Le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé, avant-hier, le lancement d’une «opération militaire» en Ukraine, dont l’économie fragile est de plus en plus tournée vers l’Europe, grand rival stratégique de la Russie.
Durement affectée par la pandémie en 2020, l’économie ukrainienne est toutefois repartie à la hausse, soutenue notamment par sa consommation locale et ses exportations dynamiques, notamment ses produits agricoles.
Son PIB a rebondi de 5,9% en 2021 sur un an, selon le Fonds monétaire international (FMI). La croissance économique devrait s’accélérer légèrement en 2022 (3,6%) avant de ralentir légèrement en 2023 (3,4%), selon le FMI.
Outre la menace posée par l’apparition de nouveaux variants de la Covid-19, le regain de tensions avec la Russie voisine fait peser de sérieux risques sur les perspectives économiques du pays, selon les experts de Focus Economics. Le secteur agricole joue encore un rôle important dans l’économie de l’Ukraine, deuxième pays d’Europe en superficie.
En 2020, il contribuait à 9,3% du PIB, selon la Banque mondiale. Les principaux produits sont les céréales, le sucre, la viande et le lait. L’Ukraine est le cinquième exportateur mondial de céréales, quatrième de blé.
L’ancienne république socialiste peut aussi compter sur son secteur manufacturier, dominé par les industries lourdes, telles que le fer (l’Ukraine est le septième producteur mondial de fer) et l’acier.
Ces deux secteurs représentent à eux seuls environ 30% de la production industrielle. Le secteur des services, quant à lui, emploie 61% de la population active et contribue à 55,7% du PIB.
L’Ukraine est un pays de transit énergétique, transportant historiquement du pétrole et du gaz russes et caspiens vers l’Europe occidentale et les Balkans, à travers son territoire.
Cependant, dans le contexte de tensions avec la Russie, le rôle de l’Ukraine en tant que principal corridor de transit s’est amoindri, la Russie cherchant des itinéraires alternatifs, au sud via la Turquie et au nord via l’Allemagne.
Le contrat de transit entre Gazprom et Naftogaz Ukrainy, qui a expiré le 31 décembre 2019, a été prolongé pour une période de cinq ans. Sur un autre plan, l’Ukraine avait surmonté le choc, induit par la perte de la Crimée et par la guerre du Donbass, grâce au soutien des bailleurs internationaux.
Dès 2015, ces derniers ont mis sur la table un paquet d’aides de 17,5 milliards de dollars. Depuis, l’Ukraine a engagé une importante série de réformes.
Le secteur bancaire a été assaini grâce à la fermeture de 90 établissements et la révision à la hausse des prix du gaz.Mais ces réformes ne sont pas allées jusqu’au bout. L’Ukraine reste au 120e rang des pays les plus corrompus, sur 180, selon Transparency International.
Depuis l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en 2014, Kiev s’est détourné économiquement de Moscou en tissant des liens plus étroits avec l’Union européenne et la Chine.