La Russie a annoncé hier qu’elle attendait d’être officiellement informée par Washington de sa proposition de cessez-le-feu de 30 jours en Ukraine, acceptée par Kiev après plus de trois ans de guerre, au lendemain d’une rencontre diplomatique américano-ukrainienne à Djeddah en Arabie Saoudite.
«Nous avons des contacts prévus dans les jours à venir avec les Américains, et nous comptons là-dessus pour obtenir une information complète», a dit, lors d’un briefing, à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Un appel téléphonique au plus haut niveau» entre Donald Trump et Vladimir Poutine est possible dans un «délai assez court», a-t-il ajouté.
A Washington, le président américain a assuré mardi qu’il «allait parler» à son homologue russe sans doute cette semaine. Les alliés occidentaux de l’Ukraine ont exhorté la Russie à se prononcer. «A présent, la balle est dans le camp de Poutine», a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, sur le réseau X. Dès mardi soir, les deux plus hauts responsables de l’Union européenne, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa, avaient salué l’accord et affirmé qu’une décision de M. Poutine était maintenant attendue.
La Chine, qui se présente comme une partie neutre dans le conflit, a déclaré hier avoir «pris note» de la proposition de cessez-le-feu. Washington a annoncé mardi lors des discussions la levée «immédiate» de la suspension de l’aide militaire à l’Ukraine.
Cette aide avait été suspendue la semaine dernière, en même temps que le partage de renseignement, à la suite de l’altercation, le 28 février dans le Bureau ovale, entre Donald Trump, son vice-président J. D. Vance et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Selon la Pologne hier, les livraisons via (le centre logistique de) Jasionka «sont revenues à leurs niveaux précédents».
Toujours selon les autorités de Varsovie, jusqu’à 95% de l’aide occidentale passe par la Pologne. Par ailleurs, après l’altercation télévisée la semaine dernière à Washington, M. Zelensky avait quitté les Etats-Unis sans signer comme prévu un accord sur l’exploitation des minerais de son pays par les Etats-Unis. Mais mardi à Djeddah, l’Ukraine et les Etats-Unis sont aussi tombés d’accord pour conclure «dès que possible» un accord sur les minerais ukrainiens, selon la déclaration conjointe publiée après la rencontre. «Nous sommes prêts à tout faire pour parvenir à la paix», avait déclaré le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, en entrant dans la salle des négociations.