Au pouvoir depuis 20 ans, Recep Tayyip Erdogan a prêté serment hier devant le Parlement pour son troisième mandat de président. Contraint pour la première fois à un deuxième tour, il a obtenu le 28 mai 52,18% des votes, contre 47,82% à son opposant, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, selon les résultats officiels publiés jeudi.
Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, dont la Turquie est membre, a confirmé sa présence, selon la presse pro-gouvernementale, qui fait état d’une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement en la circonstance. Il doit tenter une nouvelle fois de lever le veto turc à l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique, barrée depuis 13 mois, si possible avant un sommet de l’Organisation à Vilnius en juillet. «Message limpide à nos amis suédois ! Respectez vos engagements (...) et prenez des mesures concrètes dans la lutte contre le terrorisme. Le reste suivra», a tweeté jeudi soir l’actuel ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, cité par l’AFP. Malgré une Constitution amendée et une nouvelle loi contre le terrorisme, Ankara reproche toujours à la Suède d’abriter des réfugiés kurdes qu’elle qualifie de «terroristes». Stockholm a d’ailleurs autorisé une manifestation dimanche dernier sur le thème «Non à l’Otan, pas de lois Erdogan en Suède», organisée notamment par des associations de soutien aux groupes kurdes en Syrie.
Autre dossier brûlant : redresser l’économie en crise. Outre une inflation à plus de 40%, encouragée par la baisse régulière des taux d’intérêt, la monnaie nationale était en chute libre à plus de 20,88 livres turques pour un dollar vendredi (22,5 pour un euro) malgré des milliards de dollars engloutis durant la campagne pour en retarder le naufrage.
Le Parlement, élu le 14 mai en même temps que se tenait le premier tour de la présidentielle, a pris pour sa part ses quartiers vendredi à Ankara : le parti AKP du Président et ses alliés y détiennent la majorité des 600 sièges.