En visite au chantier hier, le ministre des Travaux publics s’est dit insatisfait de la cadence des travaux qui semblent traîner pour des raisons inacceptables.
La cadence des travaux au tunnel de Djebel Ouahch et le planning établi pour achever le chantier ne semblent pas plaire à Lakhdar Rekhroukh, ministre des Travaux publics. En visite, hier, dans la wilaya de Constantine, le ministre n’a pas manqué de pointer du doigt le planning de travail présenté par l’Algérienne des autoroutes (ADA) sur la situation des travaux de parachèvement et de réparation du tunnel.
Sur place, le responsable de l’ADA avait fait savoir que leurs prévisions des travaux déterminent une livraison du tube gauche concerné par l’effondrement à la fin de l’année 2024, alors que le tube droit ne sera livré qu’à la fin de l’année 2025. Face à ces explications, le ministre a instruit Cosider, chargé des travaux, de livrer le tube gauche avant la fin du premier trimestre 2024 et la totalité du projet d’ici la fin de la même année.
«Il ne vous reste que des travaux sur 17 mètres sur le tube gauche. Pourquoi tout ce temps ? Vous avez exagéré. Pourquoi ne pas le mettre à la circulation au début du premier trimestre 2024 ?» a-t-il commenté. Et d’estimer que les responsables du projet se sont donné tout le temps en travaillant à l’aise, pour la consolidation du massif éboulé sur environ 160 m. Le ministre avait même appelé les présents concernés à «prendre des décisions au moment opportun, pour des travaux qui devaient durer une année».
Pour sa part, le wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, qualifie la situation d’inacceptable et se dit surpris par la cadence des travaux, au moment où il y a eu des engagements de la part de Cosider afin de livrer ce projet le 31 décembre 2023. A l’intérieur du tunnel, le responsable de l’ADA a affirmé que 80% des équipements essentiels sont disponibles. Encore une fois, le ministre a insisté sur le fait de doter le tunnel de tous les équipements nécessaires avant sa livraison.
«Un tunnel livré et non ouvert à la circulation en raison du manque d’équipements ne sert à rien», a-t-il dit. Mais, apparemment, les représentants de Cosider n’ont pas approuvé les déclarations du ministre en tentant d’expliquer que les travaux du tube droit ne peuvent être entamés sans l’achèvement de ceux du premier. Le projet sera-t-il réellement livré dans les délais fixés par le ministre ?
Des doutes sur la date de réouverture
Dans le même sillage et lors d’un point de presse, Lakhdar Rekhroukh a affirmé que les travaux à mener sont très complexes, en particulier après l’érosion du sol. Mais, ajoute-t-il, le tube gauche sera ouvert à la circulation dans les deux sens et doté de tous les équipements de sécurité. La totalité, réitère-t-il, sera ouverte aux usagers de la route à la fin de l’année 2024.
Pour rappel, l’effondrement d’une partie de cet important tronçon de l’autoroute Est-Ouest dans la wilaya de Constantine, réalisé par l’entreprise japonaise Cojaal, a eu lieu en janvier 2014. Cet incident a provoqué une forte dégradation du projet, des fissurations et une déstabilisation du sol au deuxième tube. La réhabilitation a été confiée à l’entreprise Cosider en 2018, pour des travaux de confortement, d’excavation et de revêtement définitif. Malheureusement, un important retard a été signalé dans les travaux et Cosider ne s’est pas prononcé sur la date de son ouverture à la circulation.
Par ailleurs, un autre projet de raccordement à l’autoroute Est-Ouest et la RN3 sera réceptionné d’ici la fin de l’année en cours. Il s’agit d’un échangeur dans la commune de Didouche Mourad, pour un budget de plus de 4 milliards de dinars et un ODS de commencement signé en 2014. Le taux d’avancement des travaux a atteint 100% et celui de la route est à plus de 95%.
Pour les annexes du viaduc Salah Bey, connaissant un important glissement, elles seront livrées durant le premier trimestre de l’année 2024. Des projets de dédoublement des routes nationales seront également inscrits par le ministère des Travaux publics. Il s’agit de la RN79 se croisant avec la RN3 et la RN27. Ces deux routes desservent plusieurs régions limitrophes, dont Mila, Jijel, Batna et le Sud. Ce choix a été fait, d’après les dires du ministre, selon les priorités, vu que Constantine avait connu un retard d’investissement dans le secteur des travaux publics.