Tuberculose pulmonaire infectieuse : L’Algérie connaît une baisse constante

25/03/2024 mis à jour: 08:20
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Saïhi affirme que l’Algérie a connu une baisse constante des cas de tuberculose - Photo : D. R.

Le ministre de la santé, Abdelhak Saihi, a affirmé que le Plan stratégique national de lutte contre la tuberculose (2020-2024) a été évalué et un nouveau plan est actuellement en cours d’élaboration.

Un plan national sera lancé jusqu’à l’horizon 2026 pour éliminer la tuberculose et cela, grâce à une stratégie solide». C’est ce qu’a déclaré hier le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, lors de la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose dont le slogan national choisi cette année est «De meilleurs soins pour tous pour éliminer la tuberculose».

«La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose offre l’occasion de sensibiliser et de comprendre les problèmes associés à cette maladie, de mobiliser les professionnels de santé et d’éduquer la population sur les conséquences dévastatrices de la tuberculose sur la santé, la société et l’économie», a-t-il poursuivi. «Beaucoup considèrent la tuberculose comme une maladie du passé, mais la réalité est tout autre, car la tuberculose reste la maladie infectieuse la plus dangereuse au monde», a-t-il ajouté.

M. Saïhi a d’ailleurs affirmé que près d’un quart de la population mondiale souffre de tuberculose latente. Autrement dit, ces personnes ont été infectées par le bacille de la tuberculose mais ne sont pas encore malades. Il est vrai qu’ils ne peuvent pas transmettre la maladie, mais risquent tout de même de la contracter si leur système immunitaire est faible.

M. Saïhi a affirmé par ailleurs que l’Algérie a connu, au cours de la dernière décennie, une baisse constante des cas de tuberculose pulmonaire infectieuse et une augmentation continue du niveau des cas déclarés de tuberculose non pulmonaire, souvent présumés plus que prouvés.

«Les résultats du programme national, qui priorise la détection et le traitement des cas infectieux, sont satisfaisants, étant donné que le taux d’infection a atteint 9,4 cas pour 100 000 habitants en 2023, un chiffre non atteint depuis l’indépendance», a-t-il précisé.

«Sachez que progresser vers l’objectif d’éliminer la tuberculose en Algérie constitue un engagement ferme de l’Etat et l’une des principales priorités du ministère de la Santé», a-t-il poursuivit. D’ailleurs, le ministre a affirmé que le Plan stratégique national de lutte contre la tuberculose (2020-2024) a été évalué et un nouveau plan est actuellement en cours d’élaboration, et cela, pour différents objectifs.

Le premier est de renforcer les capacités techniques et administratives du programme national de lutte contre la tuberculose à tous les niveaux. Ensuite, pour renforcer le système de suivi et améliorer le diagnostic de la tuberculose. Le troisième objectif est d’améliorer les soins contre la tuberculose et renforcer la recherche opérationnelle.

Et enfin, ce plan vise au renforcement des mesures préventives. Tout cela conduirait à éliminer la tuberculose en tant que problème de santé publique d’ici 2035. «Les lignes directrices nationales pour le traitement de la tuberculose, élaborées par les experts, sont destinées à tous les professionnels de santé dans le domaine de la lutte contre la tuberculose», a assuré le ministre.

Assurant au passage que la commémoration de cette journée est une opportunité de faire un état des lieux de la maladie dans le pays mais aussi d’accroître sa prévention.

Réduction des décès

Par ailleurs, M. Saihi a assuré que les efforts consentis à l’échelle mondiale ont permis la diminution de l’incidence de celle-ci au cours de la dernière décennie et ainsi sauver 75 millions de personnes. «Toutefois, la réduction des décès dus à la tuberculose est inférieure à l’objectif de 75% fixé d’ici 2025 dans le cadre de la stratégie d’élimination de la tuberculose de l’Organisation mondiale de la santé. Il est vrai que cette maladie est grave.

Mais, nous espérons que d’ici 2035, et grâce aux efforts de tous, nous arriverons à obtenir les résultats espérés», a-t-il ajouté. 
M. Saïhi a également souligné que cette journée est célébrée dans toutes les wilayas du pays et cela, à travers des opérations de sensibilisation, de prévention, de forums de discussion, portes ouvertes, cours simplifiés destinés aux étudiants ou encore activités en coopération avec les médias.

Coïncidant avec le 24 mars de chaque année, cette journée vise donc à sensibiliser les populations quant aux conséquences dévastatrices de la maladie, que ce soit sur le plan sanitaire mais également socio-économique. Elle tend aussi à intensifier les efforts pour mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose.

Sous le thème «Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose !», l’accent est donc mis cette année sur l’importance de relayer un message d’espoir selon lequel il est possible de se remettre sur la bonne voie et de faire reculer l’épidémie de tuberculose et cela, en mobilisant les responsables de haut niveau, en augmentant les investissements, et en favorisant une adhésion plus rapide aux nouvelles recommandations de l’OMS.

«Les pays africains devraient s’unir et investir dans des interventions à fort impact pour atteindre l’objectif d’élimination de la tuberculose d’ici à 2030», a d’ailleurs déclaré Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique.

Selon elle, pas moins de 2,5 millions de personnes sur le continent africain l’ont contractée. En 2022, la maladie, ce qui équivaut à une personne toutes les 13 secondes, précisant que la tuberculose reste la deuxième cause de mortalité due à un agent infectieux unique avec quelques 424 000 en 2022, ce qui représente la perte d’une vie chaque minute.

Toutefois, Mme Matshidiso Moeti a assuré qu’il était tout à fait possible de réduire considérablement le lourd fardeau de la tuberculose en Afrique. «Il suffit que les gouvernements, l’industrie et les partenaires donateurs investissent dans de nouveaux diagnostics, vaccins et thérapies», a-t-elle suggéré.

Précisant que la région africaine de l’OMS a fourni une orientation stratégique et des outils de suivi, à l’exemple du tableau de bord de la tuberculose en Afrique, et cela, dans le but d’accélérer les progrès vers l’élimination de cette maladie pulmonaire hautement infectieuse.
 

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