On en parle de moins en moins, mais ce qui pourrait devenir un simple souvenir ne l’est pas encore. La Covid-19, même si elle ne fait plus les gros titres, reste toutefois une menace de santé publique, assène l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le 16 mars, cette dernière a annoncé la mise à jour de son système de suivi et des définitions de travail pour les variants du Sars-CoV-2, le virus responsable de la Covid-19. L’objectif étant de «mieux refléter la situation actuelle des variants dans le monde, de procéder à une évaluation indépendante des sous-lignées d’Omicron en circulation et de permettre une classification plus claire des nouveaux variants, le cas échéant».
Pour l’instance onusienne, nul doute que le virus continue d’évoluer : «Depuis le début de la pandémie de Covid-19, de nombreux variants ont été désignés ‘‘variants préoccupants’’ (VOC) ou ‘‘variants à suivre’’ (VOI), en fonction de leur potentiel de propagation et de leur capacité éventuelle à remplacer ceux antérieurs, à provoquer de nouvelles vagues d’infections avec une circulation accrue et à imposer un ajustement des mesures de santé publique.»
Sur la base d’études de comparaison, est-il souligné, les experts de l’OMS s’accordent à dire que, par rapport aux variants précédents, Omicron et le VOC présentent à ce jour le plus haut degré de divergences. Plus de 98% des séquences génétiques rendues publiques depuis février 2022 se rapportent aux virus Omicron.
Depuis leur émergence, ces derniers ont continué d’évoluer sur le plan génétique et antigénique pour donner un nombre croissant de sous-lignées, qui sont à ce jour toutes caractérisées par une capacité d’échappement à l’immunité existante de la population, est-il précisé. Compte tenu de ces mutations, les variants Alpha, Bêta, Gamma et Delta, ainsi que la lignée parentale d’Omicron (B.1.1.529), sont désormais considérés comme des «variants anciennement préoccupants».
Pourtant, la menace n’est pas définitivement écartée. «Ces changements ne signifient pas que la circulation des virus Omicron ne constitue plus une menace pour la santé publique. Ils visent plutôt à permettre une meilleure identification des menaces supplémentaires ou nouvelles, au-delà de celles posées par les virus Omicron actuellement en circulation», avertit la même source.
UNE RIPOSTE ENTRAVÉE
Trois ans après la catégorisation de la pandémie de Covid-19 en tant qu’urgence de santé de portée internationale (USPPI) en janvier 2020, la communauté internationale affiche une meilleure position, comparativement à l’année écoulée où Omicron était à son apogée. La vigilance est toutefois de mise. Car, la surveillance et le séquençage génétique sont en recul partout sur la planète, ce qui complique la détection de nouveaux variants et de suivre ceux déjà identifiés.
Depuis le début de l’année 2023, l’OMS a enregistré 170 000 décès dans le monde liés, encore une fois, à cette infection. Selon les statistiques officielles, l’Algérie a enregistré, jusqu’au 9 mars, 271 496 cas confirmés de Covid et 6881 décès. Le ministère de la Santé continue de publier le bilan quotidien de la pandémie. Rien d’alarmant depuis plusieurs mois. Jusqu’à hier, il y a eu zéro décès. Le nombre de contaminations s’illustre à travers un ou deux cas en moyenne.
La population, qui a repris le cours normal de sa vie depuis l’été dernier, s’est affranchie, on ne peut plus, de toutes les consignes et mesures de protection, prenant à contresens le discours des professionnels de la santé. Celui de ne pas baisser la garde, tant que l’OMS n’aura pas annoncé la fin de la pandémie.
A ce propos, l’organisation en question, qui insiste sur les recommandations d’usage, dont la poursuite de la vaccination, reconnaît que la riposte à la Covid-19 reste entravée dans de trop nombreux pays en raison de leur incapacité à fournir les outils idoines aux populations qui en ont le plus besoin, aux personnes âgées et aux soignants. Aussi, les systèmes de santé qui ont été mis à mal pendant des mois subissent actuellement des pénuries de personnel et se heurtent à la fatigue des staffs soignants.
A ce jour, 666 599 212 cas ont été rapportés à travers le monde et 6 864 130 personnes sont décédées des suites de leur infection par le Sars-Cov-2. Mais d’où est partie cette pandémie ? A cette question, l’Organisation mondiale de la santé n’a pas encore apporté de réponse définitive.
LES ORIGINES DU MAL
Ce qui a d’ailleurs ouvert la porte à moult spéculations et polémiques : accident de laboratoire ou source animale ? Le 14 février dernier, la revue scientifique Nature affirme que l’OMS abandonne la deuxième phase de l’enquête sur les origines de la Covid, invoquant «des difficultés rencontrées pour mener des études cruciales en Chine», où les premiers cas se sont déclarés dans la ville de Wuhan, en décembre 2019.
L’Agence onusienne a-t-elle vraiment baissé les bras ? Sa réponse ne s’est pas fait attendre : «Nous devons être parfaitement clairs sur le fait que l’OMS n’a pas abandonné l’étude des origines de la Covid-19.» Les résultats de la première phase sur l’émergence du virus, faut-il le rappeler, avaient été publiés en mars 2021.
De retour de Chine, l’équipe des experts internationaux chargée de cette mission a livré ses conclusions concernant les quatre scénarios retenus sur les origines de la Covid-19. Il en ressort que l’hypothèse la plus probable est celle de l’introduction du virus par un hôte intermédiaire, suivie d’une transmission zoonotique.