Avec un marché de 1,2 milliard de personnes, d’une valeur de 3000 milliards de dollars et un Produit intérieur de 2500 milliards de dollars, il est globalement attendu que les potentialités et les capacités économiques du Continent connaissent une exploitation optimale grâce aux flux commerciaux intracontinentaux qui devront avoisiner les 52% au lieu du taux actuel.
Janvier 2021– janvier 2024, trois ans sont passés depuis la mise en place officielle de la zone de libre- échange continentale africaine (Zlecaf). Une zone qui porte la promesse de transformer le commerce interafricain et d’augmenter les échanges entre pays du continent.
Qu’en est-il aujourd’hui justement des résultats obtenus ? Une question qui s’impose eu égard au contexte mondial dans lequel évolue la région. Entre crises géopolitiques, insécurité alimentaire et perturbations climatiques, l’Afrique est aujourd’hui appelée à prendre en considération tous ces éléments d’incertitude pour poursuivre sa marche vers l’intégration africaine et réussir ainsi à constituer un bloc fort face aux autres blocs régionaux.
Trois ans donc après le lancement de la Zlecaf, beaucoup reste encore à faire dans ce cadre. Des efforts sont en effet à consentir au niveau de chaque pays pour d’abord rattraper le retard en matière d’échanges et pour assurer une exploitation optimale des capacités économiques régionales au profit des populations, lesquelles sont confrontées aujourd’hui à de grandes difficultés.
Et ce, en dépit des évolutions enregistrées dans différents secteurs et dans les échanges qui ont connu une hausse de 18,6% en 2022, pour se situer à 193,17 milliards de dollars. Ces évolutions sont cependant loin d’être à la hauteur des attentes et des richesses dont recèle continent.
Avec un marché de 1,2 milliard de personnes, d’une valeur de 3000 milliards de dollars et un Produit intérieur de 2500 milliards de dollars, il est globalement attendu que les potentialités et les capacités économiques du Continent connaissent une exploitation optimale grâce aux flux commerciaux intracontinentaux qui devront avoisiner les 52% au lieu du taux actuel.
Dans ce sillage, faudrait-il rappeler qu’actuellement, les échanges entre pays africains ne représentent que 16% de leur total, alors qu’en Europe et en Asie, le taux dépasse largement 60%.A travers l’accord de la création de la Zlecaf, il est prévu, à titre indicatif, l’annulation progressive des tarifs douaniers dans le commerce interafricain à hauteur de 90% des taxes douanières sur une durée de cinq ans pour les pays en développement et 10% pour les pays africains les moins développés, et ce, à partir de janvier 2021.
Ces tarifs seront donc levés d’ici 2026. Les 10% restants représentent les produits sensibles, dont un taux de 7% qui sera libéralisé progressivement durant 10 ans pour les pays membres en voie de développement et 3% pour les pays membres les moins développés, ce qui constitue un avantage important pour la protection du produit national.
Mais au-delà de l’abandon des barrières douanières, les pays africains devraient jouer le jeu de la transparence, selon les experts. Il s’agit surtout de rassurer les investisseurs. Selon la Banque mondiale, la Zlecaf devrait attirer plus d’investissements directs étrangers (IDE) supplémentaires en provenance d’Afrique et d’autres continents.
De même qu’il y a lieu d’assurer l’harmonisation des politiques en matière d’investissement, de concurrence, de commerce électronique et de droits de propriété intellectuelle. Et ce, de manière à créer des marchés équitables et performants.
Ce qui permettra toujours, selon la BM, de «générer des augmentations de revenus de 9% d’ici 2035 (571 milliards de dollars) et de réduire de 50 millions le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, soit une baisse de 16% par rapport au taux d’extrême pauvreté prévu en 2035 sans la Zlecaf».
Autant alors travailleurs sur la transparence des transactions notamment pour la généralisation du Papss (le système panafricain de paiement et de compensation entre les monnaies africaines) qui vise à révolutionner le règlement des transactions transfrontalières en Afrique via une plateforme sécurisée et technologiquement avancée.