En comparaison avec le mois de décembre, les admissions ont nettement augmenté, alors que l’insuffisance de lits de réanimation est devenue un problème sérieux.
Depuis quelques jours, les hôpitaux de la wilaya de Constantine sont en état d’alerte. La situation sanitaire est qualifiée d’«inquiétante». De nombreux malades atteints de la Covid, évacués dans un état critique, n’ont pas trouvé de place dans les services de réanimation. Des décès sont enregistrés quotidiennement. C’est le cas d’une famille, parmi tant d’autres, qui a vécu un véritable calvaire mardi soir.
Cette famille raconte son désarroi, lorsqu’elle a transféré en urgence sa maman âgée de 80 ans désaturée au CHU Dr Benbadis. «Tous les lits au niveau du service de réanimation ont été occupés. On ne savait quoi faire, sinon chercher quelques connaissances pour la placer en urgence sous oxygénation. Ce n’est seulement après le décès d’une jeune fille admise au service de réanimation, qu’un lit a été libéré. Malheureusement, malgré la prise en charge sur place, nous l’avons quand même perdue», déplore un membre de sa famille.
En comparaison avec le mois précédent, le nombre des consultations et des admissions connaît une nette hausse dans les structures sanitaires dédiées aux cas Covid. Au CHU Dr Benbadis, la moyenne des consultations a atteint 30 malades par jour, en plus de 36 hospitalisations enregistrées.
«Pour ce qui est de la réanimation, il y a quelques jours, on avait 5 places vides. Effectivement, mardi tous les lits étaient occupés, mais maintenant ce problème ne se pose plus», a assuré Lynda Chakmak, Directrice des activités pédagogiques et médicales (DAPM).
Et de poursuivre que tous les malades qui se présentent à l’hôpital de Constantine sont des cas graves. Le même constat est affiché pour le nombre des consultations au deuxième centre Covid de la wilaya, situé à l’EHP Hafidh Boudjemaâ de la cité El Bir.
Selon le Dr Mohamed Yacine Amine Khodja, coordinateur de l’EPH El Bir et de Covid-19, l’Algérie est en pleine quatrième vague, si féroce et qui se traduit par la hausse flagrante des cas. «On est passé de 5 à 6 consultations par jour le mois dernier, à 25 jusqu’à 30 par jour, dont 3 et 4 malades hospitalisés en ce mois. Pour le moment, nous ne recevons pas de cas désaturés. On prend leur adresse exacte pour l’enquête épidémiologique», a-t-il souligné.
Il précisera également que le taux d’occupation des lits d’hospitalisation dans la région n’a pas dépassé 55%. Notre interlocuteur n’a pas manqué de soulever l’insuffisance de lits de réanimation, en comparaison avec d’autres régions pour sauver les malades à saturation très basse. Le Dr Amine Khodja fait savoir aussi que la direction de la santé envisage l’acquisition de 8 nouveaux respirateurs afin d’augmenter le nombre de lits de réanimation.
Un plan sur trois phases
Mais quel est le plan tracé par la DSP de Constantine, en l’absence de rigueur des autres autorités compétentes et avec l’enregistrement d’une dizaine de cas Omicron dans la wilaya ? «Nous avons tenu une réunion avec le wali, il y a environ un mois, avant que la quatrième vague ne s’annonce avec cette férocité. Le DSP avait présenté un plan de travail, sur trois phases A, B et C. L’application de ce plan se fait au fur et à mesure avec l’augmentation des lits selon le nombre des malades enregistrés.
Maintenant, nous sommes toujours dans le plan A. Pour le plan B, il y aura une augmentation de 80 lits supplémentaires au niveau de toute la wilaya. Et pour le plan C, on peut aller à 130 lits supplémentaires», a expliqué le Dr Mohamed Yacine Amine Khodja. Mais qu’en est-il des cas Omicron ? «Tous les cas Omicron sont venus de l’étranger et ont été signalés au niveau de l’aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine. Hier (mardi, ndlr), dans la wilaya de Constantine, nous avons eu une douzaine de cas Omicron, dont trois confirmés officiellement sont admis à l’hôpital d’El Bir.
Certains cas atteints de ce nouveau variant habitent d’autres régions, à l’instar de Chelghoum Laïd dans la wilaya de Mila et à Oued Souf», a-t-il alerté, en dénonçant le relâchement effrayant de la population, particulièrement au niveau des mosquées et lors des événements et autres regroupements autorisés par les autorités. Notre interlocuteur appelle à un retour aux campagnes de sensibilisation. Pour sa part, le chargé de communication de la DSP affirme que la wilaya a enregistré, jusqu’à hier, un total de 13 cas du variant Omicron, dont 4 sont des habitants de Constantine.