Si sous d’autres cieux, on ne cesse de répéter «on n’arrête pas le progrès», sur le boulevard de Djebel Ouahch à Constantine, c’est plutôt une autre chanson qui est en vogue, ces dernières années, celle qui dit «on n’arrêtera plus l’anarchie». Le constat est amer et la situation semble qu’elle ne connaîtra aucun changement.
C’était à l’occasion des travaux ayant pris des allures «pharaoniques», depuis plusieurs mois pour élargir et aménager un boulevard en deux fois double voie. Un chantier qui a trop duré engendrant des désagréments indescriptibles pour les riverains, les commerçants et les usagers pour finir en «queue de poisson». Une grande déception. D’ailleurs, après une longue polémique sur l’installation de balises en béton au milieu de la route, qui avait fait sortir habitants et associations de leur réserve, suscitant un débat passionnant sur les réseaux sociaux durant le Ramadhan, la solution semble avoir été trouvée dans la réalisation de bordures centrales avec des lampadaires pour l’éclairage public, tout en prévoyant des accès vers les différents quartiers.
Toutefois, la finalité à travers la réalisation de ces travaux aboutira à une grande déception. «Tous ces travaux ne changeront rien dans la situation qui prévaut sur ce boulevard connaissant une grande anarchie durant les heures de pointe, car il ne faut pas oublier qu’il n’est plus une simple artère reliant des quartiers, mais aussi un passage stratégique entre la ville et l’autoroute Est-Ouest, ce qui induit une très forte circulation des voitures, des bus et même des camions de gros tonnage», ont révélé des riverains, rencontrés, jeudi dernier, sur les lieux. Lors de notre passage, nous avons bien constaté que les travaux de pose de la bordure avancent à un rythme lent depuis la cité Bellili Amar dans la partie supérieure et les environs de la mosquée El Ansar dans la partie inférieure.
Les mauvaises habitudes perdurent
Mais le grand problème que cette artère a longtemps connu demeure toujours posé. L’élargissement de la voie ne réglera rien du tout, selon de nombreux automobilistes qui passent par ces lieux. «S’il n’y a pas de mesures pour réglementer ou interdire le stationnement dans certains endroits, on ne sortira plus de l’auberge et les embouteillages seront toujours là, car il ne s’agit guère d’un problème de route, mais plutôt de mauvaises habitudes qui persistent», déplorent-ils.
L’exemple nous a été donné sur le champ jeudi dernier où nous avons bien constaté que la circulation est très lente durant les heures de pointe, soit vers midi ou en fin d’après-midi où le nombre des véhicules connaît une hausse considérable. La présence de vendeurs ambulants de fruits et légumes sur la chaussée et même sur les deux côtés de la voie entraînera des arrêts limitant cette dernière à un seul couloir. Le non-respect des arrêts par les conducteurs de bus est aussi l’une des causes de l’anarchie qui sévit dans ce grand boulevard.
Sur ce dernier, les travaux d’installation de la bordure centrale se font à une cadence très lente. Une bonne partie reste encore à faire, ce qui va prolonger la durée du chantier alors que l’on est à l’approche de la période des grandes chaleurs.
Une situation pénalisante pour les automobilistes qui se trouvent contraints de traverser près de quatre kilomètres de voie décapée. Les fortes chutes de pluie qui se sont abattues sur la ville dans l’après-midi de mercredi 24 mai ont encore compliqué les choses en venant à bout d’une route qui était déjà dans un état dégradé pour devenir très dure à traverser.