Transition énergétique : L’usine Novo Nordisk Algérie équipée de panneaux solaires

18/05/2024 mis à jour: 00:39
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Novo Nordisk Algérie vient de mettre en service l’installation photovoltaïque de son site à Oued Aïssi (Tizi Ouzou) qui  fonctionne, depuis hier, grâce à des sources d’énergie mixte.

L’Algérie a-t-elle les capacités de mener une vraie transition énergétique ? Que faut-il faire pour combler un tant soit peu le retard enregistré dans le développement des énergies renouvelables ? Y a-t-il des réticences pour la concrétisation de ce projet déterré  par le président Tebboune en 2022 ? Ce sont, entre autres, les questions soulevées, mardi dernier, par des experts lors d’une rencontre organisée au site industriel de Novo Nordisk Algérie de Oued Aïssi à Tizi Ouzou.

Tous les intervenants ont confirmé que l’Algérie est «une cellule solaire» à ciel ouvert et qui dispose d’un gisement immense en énergie solaire. Son potentiel est parmi les plus élevés au monde : le  pays profite de 2000 à 3000 heures d’ensoleillement par an. 

Ce potentiel énergétique a été exploité par Novo Nordisk Algérie qui vient de mettre en service l’installation photovoltaïque de son site qui  fonctionne, depuis hier, grâce à des sources d’énergie mixte, l’énergie solaire, captée par des panneaux photovoltaïques et l’énergie conventionnelle. Les 1148 panneaux solaires, de fabrication locale, sont placés sur les toits des bâtiments centraux sur une surface estimée à 3000 m2. Ils couvriront jusqu’à 35% de la consommation électrique du site de production, par journée.

Ce qui permettra de réduire les émissions de CO2 de 170 tonnes par an. «Ce projet de panneaux solaires vise à réduire  l’empreinte carbone et l’impact environnemental du site de production, en analysant soigneusement la consommation de gaz et les infrastructures. C’est une opportunité  pour générer  de l’énergie  verte  à des fins de production», a souligné Malika Derghal, directrice générale de Novo Nordisk Algérie.

Pour elle, la démarche de l’entreprise relève d’une responsabilité sociétale et d’une volonté de s’inscrire dans la politique environnementale des autorités nationales : «Ce n’est pas parce que l’électricité n’est pas chère en Algérie que nous ne devrions pas nous tourner vers les énergies propres. A notre sens, c’est une obligation pour tout le monde  d’aider le développement de l’Algérie et l’énergie verte en fait partie», réplique-t-elle à une question sur le choix de l’investissement de son entreprise dans  ce créneau. 

Activité intense

Elle explique qu’il s’agit là d’une volonté de s’inscrire dans la politique et la vision environnementale des autorités nationales. Le Pr Boukhalfa Yaici, expert et directeur général de Green energy cluster Algérie, est revenu  sur les ambitions affichées par le gouvernement en matière de transition énergétique et sur le plan de développement de Sonelgaz qui est également, selon lui, ambitieux.

Il a confirmé que l’Algérie a les capacités  de mener une véritable transition énergétique et qu’en énergie solaire, elle représente une perspective de générer 169 000 Twh d’électricité par an.

Comme 86% du territoire national sont désertiques, il est possible, de l’avis du Pr Boukhalfa, de produire des quantités considérables d’énergie électrique pour couvrir les besoins nationaux et envisager d’exporter soit des électrons verts ou des molécules vertes à destination des marchés régionaux.

A la question de savoir s’il y a des réticences par rapport à ce projet, l’intervenant affirme que le processus a été enclenché, mais il y a lieu d’accélérer cette politique pour atteindre les objectifs escomptés. «Le changement commence à s’opérer, mais doucement. Nous sommes dans la réalité, il y a des choses qui se mettent en place. C’est un bon début, il faut continuer, et la démarche actuelle doit s’inscrire dans la durée pour attirer les investisseurs que nous souhaitons», suggère-t-il.

Il rappellera qu’à la fin de l’année 2022, le gouvernement avait pris la décision de remettre sur pied le programme des énergies renouvelables. «L’opération a été lancée le mois de  février avec la désignation de Sonelgaz pour mettre en œuvre ce chantier.

L’année 2023 a connu une activité très intense, et en mars dernier, il y a eu la signature de contrats, ce qui a permis aux entreprises d’entamer leur travail», évoque l’expert, précisant que la majorité de ces entreprises relèvent du privé international.

«56% sont des entreprises chinoises et les autres sont des entreprises algériennes privées et publiques.» Il a souligné aussi que le programme de 15 000 Mégawatts mis en œuvre avec Sonelgaz fera, lorsqu’il sera totalement déployé, une économie de 6 à 8 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an.

L’ambassadeur du Danemark en Algérie, Son Excellence Katrine From Hoyer, a rappelé l’engagement de son pays à accompagner l’Algérie dans sa stratégie de transition énergétique, d’autant que le royaume capitalise plusieurs décennies d’expérience dans ce domaine. Selon elle, l’Algérie peut devenir leader régional et même mondial dans le domaine des énergies renouvelables, notamment en matière d’énergie solaire et d’hydrogène vert.

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