Encore une fois, et en l’espace de quelques jours, après la saisie de 8550 capsules de Pregabaline à Héliopolis, c’est un coup de filet ayant permis la saisie de 12 000 capsules du même produit pharmaceutique qui vient d’être opéré par la police à Guelma, et les trafiquants écroués.
Les dealers avaient utilisé un bus assurant une ligne urbaine à Guelma pour acheminer la marchandise prohibée dans le but d’inonder, un peu plus, les réseaux de la grande délinquance.
En effet, jeudi dernier, c’est au siège de la sûreté de la wilaya de Guelma, que les suspects et le produit prohibé ont été dévoilés à la presse juste avant la comparution des mis en cause devant le tribunal. «Nous sommes en face de deux affaires distinctes. Il s’agit en premier lieu d’une saisie de 9 630 capsules de Pregabaline opérée à Bendjerrah par la brigade des stups relevant de la police judiciaire de Guelma.
C’est un bus urbain qui a été arraisonné suite à l’exploitation de renseignements», a précisé la chargée de l’information à la sûreté de wilaya. Et de poursuivre : «La marchandise était dissimulée dans les pare-chocs avant et arrière du bus ainsi que dans la soute à bagages. Quatre suspects résidant à Guelma, âgés entre 35 et 43 ans ont été inculpés dans cette affaire». Et de conclure : «La deuxième saisie de 2 520 capsules de Pregabaline a été opérée à la rue Didouche Mourad à Guelma suite toujours à l’exploitation de renseignements. Une personne âgée de 39 ans a été inculpée dans cette affaire».
Notons que les personnes appréhendées dans ce trafic juteux ont été présentées, la même journée, devant le tribunal de Guelma. Ils ont été placés sous mandat de dépôt pour trafic de stupéfiants de fabrication étrangère, précise un communiqué, dont El Watan a reçu une copie. Dans ce contexte bien précis, la Prégabaline saisie à Héliopolis, Bendjerrah et Guelma, soit au total 20 550 capsules, est fabriquée en Inde, si l’on se réfère aux indications portées sur l’emballage, comme l’a constaté El Watan sur place à savoir Manufactured in India.
Signature photochemical industrie – Dehradun. «C’est un produit très prisé par les trafiquants de drogue transfrontaliers pour le gain facile, notamment en provenance des pays situés au sud de l’Algérie. Il faut remonter les filières. La guerre contre ce fléau est déclarée et nous serons intransigeants», ont déclaré à El Watan des officiers de police visiblement déterminés à en découdre.
À titre informatif, la Pregabaline est appelée communément depuis quelques mois déjà «drogue du pauvre» de par son utilisation détournée, son coût et sa procuration relativement facile. «Utilisé à l’origine contre les douleurs neuropathiques, le produit est prescrit suite à des lésions occasionnées sur les nerfs lorsque le traitement est préconisé», a révélé à El Watan un médecin du secteur privé. Et de poursuivre: «Les médecins disposent à leur niveau d’un ordonnancier à trois souches. Un volet est conservé par le médecin, un deuxième est destiné au pharmacien et le troisième au patient.
Nous devons mentionner sur un registre côté et paraphé à notre niveau les renseignements du patient au regard de sa pièce d’identité. Ces mesures sont établies pour la traçabilité du produit en cas de revente illicite à une tierce personne. Sachant que depuis que ce produit a été détourné par les délinquants et les dealers, nous sommes obligés d’être vigilants». Et la même vigilance est observée chez les pharmaciens.