La commission des élus de la wilaya a dressé récemment un constat amer sur la situation du tourisme dans la wilaya. En effet, à l’exception de quelques complexes en bungalows érigés à Seghiret, Boudouaou El Bahri et à Boumerdès du côté de Figuiers, aucune nouvelle infrastructure touristique digne de ce nom n’a vu le jour ces dernières années.
Plus grave, certaines infrastructures se sont dégradées ; à l’image des structures d’accueil de la Protection civile et de la police ou encore de lieux de restaurations qui se clochardisent à vue d’œil. Le pillage de sable bat toujours son plein. Le patrimoine forestier n’est pas non plus en reste.
Des forêts comme celle de Mandoura (4 ha) à Légata, Sahel (50 ha) à Zemmouri, Corso (2 ha) et Boudouaou El Bahri (5 ha), sont dans un état délabré alors que le taux de fréquentation ne cesse d’être en hausse.
Faute de mieux, des citoyens supportent d’être à l’ombre de la végétation bien que son aménagement et son entretien soient inexistants. En fait, un connaisseur comme Aâmi Rabeh a la nostalgie «de plages bordées d’étendues boisées qui faisaient la réputation du littoral de Boumerdès où au moins 120 000 colons et de milliers de vacanciers profitaient des centres de vacances et des plages aux sables dorées».
Aujourd’hui, on n’a même pas réussi à préserver ce qui existait. Pis encore, on l’a abandonné aux vandalismes et aux intempéries. Une saison estivale est censée se préparer assez tôt pour permettre une fréquentation du public dès les premiers signes d’une clémence du climat. Heureusement que le mauvais temps sévit. Sinon rien n’aurait empêché les citoyens à se rendre à la plage. Faut-il se remémorer le Ramadhan d’il y a trois ans où beaucoup d’estivants prenaient leur f’tour à même la plage ?
Malheureusement, la commission de l’APW a constaté que plusieurs plages n’ont pas encore subi les aménagements adéquats. L’accès y est sous forme de piste. L’éclairage est absent. Le parking est à l’état sauvage. Douches et toilettes relèvent de l’imaginaire. Aussi bien au chef-lieu de wilaya ou au niveau du Rocher Pourri qu’à Légata ou Boudouaou El Bahri jusqu’à Sidi Daoud en passant par Djenet (plage Abdelwirth), l’aspect sauvage prédomine au niveau de plages pourtant autorisées qui manquent des plus simples rudiments d’un accueil.
La présence de monticules de gravats, de pierres ou aussi de terres en plein milieu de l’étendue sablonneuse gâche non seulement le spectacle mais tout le séjour.
Dans certains cas, une décharge sauvage est implantée en pleine plage. Cela se passe à quelques kilomètres de Boumerdès à Rocher Pourri. La vue est incompatible avec le cadre. Malgré ses aléas, les estivants augmentent chaque année. Ils atteignent en moyenne les 18 millions. Avec la réception de la déviation reliant Figuier à la RN5, annoncée pour ce début juin, le nombre de visiteurs risque fort de s’élever.