En gestation depuis de longues années sans pouvoir aboutir, l’idée de la création de zones d’expansion touristique (ZET) à travers le territoire de la wilaya de Bouira est tombée à l’eau.
Le dossier croupit depuis l’année 2012 dans les tiroirs du ministère du Tourisme. Les pouvoirs publics ont décidé cette fois de statuer sur ce dossier.
En effet, un seul site a été retenu pour la wilaya de Bouira. Il s’agit de la zone Hamma Ksena (62 ha), dans la commune d’El Hachimia, au sud de Bouira, qui a été classée, a-t-on indiqué de la Direction de tourisme et de l’artisanat (DTA). Ce projet a été approuvé en juin dernier par le gouvernement.
Le décret de sa création a été même publié dans le Journal officiel. Les quatre autres propositions ont été rejetées, a regretté au téléphone le directeur du tourisme, Rachid Ghedouchi.
Ce dernier a précisé que la nature juridique des terrains, lesquels relevant essentiellement du Parc national du Djurdjura (PND) et de la conservation des forêts n’a pas permis l’avancement des études.
Il s’agit de Toumlilin 1 et Toumlilin 2 (116 ha) au cœur de la station climatique de Tikjda, Tala Rana (14ha) dans la commune de Saharidj et la forêt Errich (111ha) située à la périphérie de la ville de Bouira.
Les délimitations anarchiques et irréfléchies, faites par le secteur du tourisme, ont porté un préjudice important à ces zones.
Sous le couvert de la protection de l’environnement, de la faune et de la flore, dont le patrimoine ne cesse malheureusement de se dégrader, le Parc national du Djurdjura, épaulé par la conservation des forêts a, dès l’annonce de ce projet, se sont opposés contre toute construction au milieu de ces réserves naturelles.
Cependant, la mission des agents du PND et des forestiers est parfois rendue difficile eu égard aux agressions presque quotidiennes enregistrées au niveau des ces zones protégées.
Les sanctions sont rares. Sinon, comment expliquer que de nouvelles constructions et autres exploitations ont vu le jour au vu et au su de tous, dans des milieux naturels protégés sans que les deux institutions ne daignent bouger le petit doigt ?
La question reste posée. «Certains écosystèmes nécessitent une protection particulière de par leur fragilité et l’importance de la richesse écologique qu’ils renferment», a insisté Ahmed Dahmouche, le directeur du PND.
Ce dernier a jugé que le tourisme de masse a des effets néfastes sur la nature, sur la faune et la flore du parc, où certains projets ont été inclus dans le cadre de ces zones, notamment celle de Tala Rana dans la commune de Saharidj.
Pour le directeur du PND, le parc ne bloque pas le développement, mais, assène-t-il, les initiateurs du projet avaient procédé à la délimitation des zones en question d’une façon unilatérale et sans le respect de la nature.
Il a, en revanche préconisé la création de gîtes pour les touristes pour encourager et développer le tourisme au lieu de recourir à d’autres réalisations sur des espaces naturels.
Encouragé par les pouvoirs publics, la direction de tourisme et de l’artisanat de la wilaya de Bouira a délivré neuf autorisations d’exploitation de maisons d’hôtes, a souligné le DTA de Bouira.
Il est tout à faire à claire, que le développement du tourisme local nécessite la mise en place d’une stratégie globale permettant d’exploiter les potentialités existantes du secteur et de préserver la nature.