Tomber de rideau sur les épreuves du baccalauréat session 2024. Hier c’était le dernier jour pour les candidats de la filière littéraire et aujourd’hui pour les six branches restantes.
Entamées dimanche 9 juin, les épreuves toutes filières confondues étaient «abordables» de l’avis tant des candidats que des organisations syndicales. «Pour les matières essentielles, les sujets par exemple de mathématiques, une matière redoutée par les élèves, étaient dignes d’un bac.
Les sujets étaient pour certains postulants un peu longs mais très abordables», estime Meziane Mériane, pédagogue et ancien porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest). Même avis partagé par Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef). «Les sujets de cette session étaient abordables pour toutes les filières confondues. Ils étaient à la portée d’un élève moyen qui a suivi ses cours convenablement pendant toute l’année.
Ces derniers peuvent obtenir facilement une note supérieure à 12 et un élève excellent peut aisément avoir une note supérieure à 16», a affirmé M. Amoura, mettant l’accent sur le fait que les questions étaient puisées du programme et des leçons dispensées en classe durant l’année.
Aucun incident, selon lui, n’a été signalé pendant ces quatre jours, soulignant que ces épreuves ce sont déroulés dans «de bonnes conditions», compte tenu des mesures organisationnelles prises par les pouvoirs publics pour la réussite de cet examen national important. Aussi M. Mériane estime que les sujets de cette session s’adressent à un «bon élève moyen» qui n’a pas triché et qui a été studieux durant l’année scolaire.
D’ailleurs, précise-t-il, les sujets en question sont réalisés de façon à ce qu’il n'y ait pas de blocage et sont confectionnés en fonction de la capacité des élèves. Les candidats rencontrés à la sortie des centres d’examen ont montré un signe de satisfaction et de soulagement, d’autant que les sujets étaient de «compréhension» et non «de mémorisation».
Cette nouvelle approche est applaudie par les syndicats qui ont de tout temps revendiqué le recours à des questions de synthèse : «Nous avons toujours revendiqué la réforme du bac. En quittant le schéma classique et en optant pour la réforme d’examination, nous éviterons les questions de parcœurisme et nous mettons aussi fin au phénomène de la triche», se réjouit M. Mériane.
S’agissant du fléau de la triche, pour cette session d’aucuns affirment que pour la première fois, il n y a pas eu de cas de triche majeur, comme ce fut le cas les deux dernières années. Pour le SG du Satef, il y a eu certaines tentatives de triche, notamment par des candidats libres, mais ces cas ne reflètent pas, selon lui, l’état d’esprit des candidats.
«La prise de mesures strictes pour lutter contre ce phénomène aux examens du Brevet d’enseignement moyen (BEM) et au baccalauréat, afin de préserver la régularité et la crédibilité, a apporté ses fruits», se réjouit le syndicaliste. Il reste qu’en dépit des mises en garde du ministère de l’Education, des candidats ont bravé l’interdit.
C’est ainsi que le tribunal de Aïn Oulmène (sud de Sétif) a condamné 3 personnes à un an de prison ferme et à une amende de 200 000 DA pour avoir divulgué des sujets et des solutions d’épreuves du baccalauréat «par un moyen de communication à distance».
Le tribunal d’El Oued a condamné, mardi, une candidate et son frère à une année de prison ferme et à une amende de 50 000 DA chacun pour également fraude à l’examen du baccalauréat. Lundi, la cour d’Alger a annoncé, dans un communiqué, que deux cas de triche ont été enregistrés les 9 et le 10 juin. Il s’agit de deux candidates libres.
La première a réussi à introduire dans la salle d’examen un téléphone portable et des écouteurs et a reçu des réponses de l’examen de sciences islamiques de la part d’une tierce personne. La deuxième personne a été surprise, dans les sanitaires, avec un téléphone portable contenant les cours de sciences islamiques.
Les deux candidates ont été condamnées à deux ans de prison ferme et 200 000 DA d’amende. Dans la wilaya de Béjaïa, une candidate libre qui communiquait avec sa sœur via un téléphone portable a été reconnue coupable. Elle a été condamnée à un an de prison ferme et à une amende de 50 000 DA.