Tolérance vis-à-vis des différences sociales : L’Afrique du Nord en queue de peloton

07/10/2024 mis à jour: 10:06
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L'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest occupent la première marche du podium en matière de tolérance - Photo : D. R.

Croisant les rapports des Africains avec leur identité nationale et leur identité ethnique, les sondeurs/statisticiens d’Afrobaromètre ont pu, en outre, constater que les Africains expriment, dans l’ensemble, «un fort attachement à leur identité nationale, mais une majorité d’entre eux considèrent que leur identité ethnique est au moins aussi importante».

En moyenne à travers 39 pays, au moins huit Africains sur 10 expriment des attitudes tolérantes vis-à-vis des personnes d'ethnies différentes (89%), de religions différentes (85%), d'affiliations politiques différentes (82%) et de nationalités différentes (80%). Seulement un quart (24%) d'entre eux expriment la même attitude vis-à-vis des personnes entretenant des relations homosexuelles. Des indicateurs clés sur le degré de tolérance des africains envers la diversité que vient de révéler le dernier Profile Panafricain d’Afrobarometer, publié jeudi 3 octobre courant.

Toujours en matière de tolérance mais, cette fois-ci, à l’égard des différences sociales, le rapport basé sur 53 444 entretiens réalisés en face à face à l’échelle de 39 pays africains, montre que, par région, l'Afrique du Nord se classe systématiquement en queue de peloton, tandis que  l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest occupent la première marche du podium. Par ailleurs, dans la plupart des pays étudiés, le sentiment qui domine au sujet de la discrimination, est que le respect des principes standards de l’équité/satisfaction sociale, ferait grandement défaut.

Preuve s’il en est : Six Africains sur 10 (61%) estiment que «les gens sont, souvent ou toujours, traités de manière inégale en vertu de la loi». Pis encore, presque la moitié (47%) des enquêtés jugent que «leur gouvernement traite, souvent ou toujours, les gens de façon inéquitable en fonction de leur situation économique», soit environ trois fois plus que ceux qui perçoivent une discrimination généralisée sur la base de l'appartenance ethnique (17%).

Sur la question de la confiance interpersonnelle, la nouvelle enquête d’Afrobaromètre, non-partisan réseau panafricain de «recherche par sondage qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des Africains, relatives à la démocratie, à la gouvernance et à la qualité de vie», fait ressortir que les fortes majorités exprimant une grande confiance exclusive envers les personnes issues de leur environnement immédiat, membres de la famille, se rencontrent partout dans les pays étudiés.

En témoigne : les parents sont les seules personnes auxquelles 58% d'Africains déclarent faire «beaucoup» confiance. Alors que «les voisins, les personnes d'origine religieuse ou ethnique différente et les personnes qu’ils connaissent» bénéficient de très peu de confiance auprès de la moitié des Africains sondés.

Croisant les rapports des Africains avec leur identité nationale et leur identité ethnique, les sondeurs/statisticiens d’Afrobaromètre ont pu, en outre, constater que les Africains expriment, dans l’ensemble, «un fort attachement à leur identité nationale, mais une majorité d’entre eux considèrent que leur identité ethnique est au moins aussi importante» : seulement 13% se disant plus attachés à leur identité ethnique qu'à leur identité nationale tandis que 45% déclarent accorder autant d'importance à l'une qu'à l'autre.

Pour mémoire, examinant l’engagement de la jeunesse africaine en faveur de la démocratie, le premier rapport phare Afrobarometer2024 -publié mi-aout dernier-, les résultats de données couvrant plus d’une décennie, en disent long, et c’est pour le moins que l’on puisse dire, sur l’étendue du sentiment de désillusion et de défiance qu’éprouvent les jeunes du Continent envers leurs dirigeants politiques : Rejetant à 80 % la dictature, à 65 % le régime militaire, ces jeunes se disaient, toutefois, ouverts au pouvoir militaires «lorsque les dirigeants élus abusent du pouvoir à leurs propres fins». Ils sont plus susceptibles que leurs aînés de considérer «la plupart» ou «tous » les officiels la sphère présidentielle comme «corrompus (40%)»et d’être  «insatisfaits de la manière dont la démocratie fonctionne dans leur pays (60%)». 

 

 

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