Il avait signé son dernier article «Lirons-nous demain ?» quelques jours avant son décès, il y a 37 ans (le 28 février 1988). Un papier plaidant pour le rôle irremplaçable du livre, au début de l’apparition des nouvelles technologies de communication.
L’un des pionniers de la presse écrite à Tlemcen, journaliste à El Djoumhouria, animateur à la radio locale et homme de théâtre, Mourad Bloud, est tombé dans les oubliettes. Avec ses écrits, il contribuait à l’épanouissement de la culture et au développement local.
«Tous ses écrits portaient sur le développement local, seul garant d’une vie décente pour les citoyens, la justice sociale dans toutes ses facettes. Parallèlement, en tant que militant infatigable de l’action culturelle, il défendra bec et ongles, dans ses brûlots, le droit à la généralisation de l’enseignement, l’implantation de centres culturels dans toutes les communes, la lutte contre l’analphabétisme.
Les fléaux sociaux et la déperdition des valeurs morales deviendront son cheval de bataille sur la scène théâtrale et il donnera libre cours à ses facultés créatrices puisqu’il composa sa trilogie «Qui en est la cause ?», «La bouteille», «La vigne». Trois essais qui témoignent des effets néfastes de quelques vices et qui ont fait le tour des scènes théâtrales d’Algérie», témoignent ceux qui l’ont connu.
D’anciens amis et collègues et des membres de sa famille qui souhaiteraient que le nom de Mourad Bloud soit gravé dans les murs de la ville ou baptisant une infrastructure culturelle, afin «d’honorer éternellement sa mémoire…» L’Association des journalistes et correspondants de la wilaya de Tlemcen, portant son nom, a disparu à son tour. Mourad Bloud, qui s’en souvient ?