Des participants à une journée d’étude, organisée mardi au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mohamed Nedir de Tizi Ouzou sur la santé et la sécurité au travail, ont plaidé pour une actualisation du dispositif législatif pour mieux l’adapter à l’évolution du monde du travail.
Les intervenants à la rencontre ont estimé qu’il était temps de revoir le dispositif législatif régissant la santé et la sécurité au travail, en actualisant certaines de ses dispositions et en promulguant d’autres touchant aux nouvelles formes de maladies apparues avec l’évolution du monde du travail. Le Professeur Amel Arib du CHU Nedir Mohamed pense que le dispositif actuel, malgré sa richesse, demeure «pas entièrement adapté aux développements et évolution connus par le monde du travail avec, entre autres, l’apparition de nouvelles formes de travail, générées par les nouvelles technologies, tel que le télétravail, et aussi l’utilisation de nouveau produits».
Dans ce sillage, le Pr Arib a évoqué «un risque psychosocial et de santé mentale», résultant notamment du stress au travail qui prend de l’ampleur et qui «doit être mieux pris en charge sur le plan juridique», a-t-elle dit. Même constat chez le Professeur Saïd Fraga, chef de service de médecine de travail de l’Etablissement public hospitalier (EPH) de Rouiba, Alger, qui estime aussi qu’il y a «nécessité d’actualiser le dispositif législatif encadrant la santé et la sécurité au travail», tout en rappelant que l’Algérie dispose de 85 tableaux de réparation des maladies professionnelles qui n’ont pas connu de mise à jour depuis 2002.
Le Pr Fraga a, toutefois, considéré que le problème réside essentiellement dans l’application sur le terrain et qui est du ressort du médecin, de l’inspection du travail et de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) qui font face à diverses contraintes dont le sous-effectif, alors que le médecin du travail n’a pas de pouvoir coercitif.
Le Pr Fraga a recommandé, par ailleurs, d’actualiser le dispositif législatif en accentuant le rôle de la prévention, car «c’est à l’employeur, premier responsable de la santé et la sécurité de ses employés, de s’imprégner de la culture de prévention contre les maladies professionnelles», a-t-il estimé. La journée, sous le thème «Milieu sur et salubre: droit fondamental au travail» a été organisée à l’occasion de la Journée mondiale de santé et sécurité au travail coïncidant avec le 28 avril.