Les activités de récupération des différents déchets sont en expansion dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le nombre d’investisseurs dans le domaine a en effet quasiment doublé ces dernières années pour atteindre actuellement une cinquantaine de recycleurs. Détails.
Selon le directeur de l’environnement de la wilaya, M’barek Aït Aoudia, plusieurs circuits de traitement et de revalorisation des déchets sont convoités, à commencer par celui des différents plastiques, des métaux ferreux et non ferreux (comme les canettes), mais aussi le carton et autres papiers. En plus de ces créneaux d’exploitation, des recycleurs explorent également de nouveaux horizons, tels que la valorisation des déchets agro-industriels.
Selon le responsable, des porteurs de projets se lancent en effet dans la récupération des déchets organiques issus des exploitations agricoles et d’élevage. Il cite l’exemple des exploitations avicoles d’où sont récupérés des résidus utilisées dans les fabriques de textile (le plumage notamment) ou encore dans la fabrication d’engrais naturels et de complément alimentaire pour le bétail.
M. Aït Aoudia parle aussi de la valorisation des déchets oléicoles qui tend à s’industrialiser de plus en plus à travers la wilaya. «La production oléicole génère des sous-produits difficilement dégradables, dont le grignon. Ce dernier est actuellement récupéré à Tizi Ouzou, où une fabrique implantée à Oued Aïssi (une dizaine de kilomètres à l’est du chef-lieu de wilaya) s’est récemment lancée dans la revalorisation du grignon d’olive en charbon».
L’investissement dans la fabrication de ce combustible « vert » aura ainsi un double impact positif, économique et environnemental, d’après notre interlocuteur. La récupération des tissus usagers, des huiles (de friture ou de moteur), des roues usagées sont autant de circuits attractifs qui attirent de plus en plus d’investisseurs.
La valorisation du verre issu de ces bouteilles qui défigurent l’environnement un peu partout à travers la wilaya se met aussi en place. «Nous avons une unité qui vient de se lancer dans la transformation de ce même verre et son intégration dans la fabrication de matériaux de construction, comme les carrelages et mosaïques», explique le responsable.
Il ajoute par ailleurs que «la croissance de l’industrie de récupération palliera un tant soit peu au problème de gestion des déchets nés du manque de décharges contrôlées et de la saturation des quatre CET existants à travers la wilaya».
Valeur
M. Aït Aoudia ne manque pas, en effet, de relever l’apport de cette prise de conscience progressive quant à la valeur économique des divers déchets dans la sensibilisation au tri à la source ainsi qu’au ramassage des déchets jetés dans la nature.
«Les investisseurs sont devenus un support de démonstration de réussite dans le domaine, encourageant ainsi les jeunes porteurs de projet à s’y lancer. Ils sont aussi impliqués dans les compagnes de sensibilisation sur le tri des déchets et dans les opérations de volontariats», note-t-il.
Il souligne à cet effet que 32 aires de tris des déchets ménagers ont été réalisées à travers les villages. Il y a lieu de noter que la wilaya compte aussi un centre de tri implanté à proximité du CET de Oued Falli (commune de Tizi Ouzou) d’une capacité de traitement de 55 000 m3/ an, rappelle-t-il enfin.