Les gardiens de parkings continuent d’imposer leur loi dans plusieurs endroits du centre-ville de Draâ Ben Khedda. Au boulevard principal de la ville, des jeunes se sont autoproclamés gardiens de parkings depuis plus d’une année, sommant les automobilistes de leur glisser quelques pièces dès qu’ils stationnent leurs véhicules.
Au vu de l’érosion que connaît le pouvoir d’achat de larges couches de la société, cette activité illicite ne devrait plus exister ou être tolérée par les autorités. Mais le phénomène se pratique même au niveau des arrêts de bus desservant Aît Yahia Moussa. Ici, ce sont les transporteurs qui sont rackettés par des jeunes. «Chaque transporteur leur verse 50 DA par jour. Et celui qui ose s’y opposer pourrait se voir interdire l’accès aux arrêts comme s’il s’agissait d’une propriété privée », dira un voyageur qui dénonce le laxisme des services de sécurité.
Même les commerçants étalant leur marchandise de part et d’autre de l’ancienne voie ferroviaire ne sont pas épargnés. Certains payent 200 DA en guise de droit de place pour des jeunes n’ayant aucune autorisation pour imposer ce qui devait être recouvré par les fonctionnaires de la régie communale.
«On dirait qu’on est dans la jungle. Tout le monde est au courant du problème, mais aucune autorité ne réagit. Le plus grave, c’est qu’aucun centime des dividendes engrangés par ces énergumènes ne part dans les caisses de la commune », se désole un jeune, précisant s’être bagarré à deux reprises avec les parkingueurs. «Une fois, je suis allé déposer plainte auprès de la police, ils ont refusé de l’enregistrer prétextant que je devais d’abord leur donner les noms des concernés. Pourtant, j’ai expliqué que j’ai été agressé,», relate-t-il, désabusé.