Tizi Ouzou : La pénurie de semoule persiste

31/03/2022 mis à jour: 19:06
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Les commerçants, les propriétaires des supérettes et supermarchés expliquent cette pénurie par l’augmentation des prix du blé à l’importation / Photo : D. R.

La baisse du pouvoir d’achat qui pousse les ménages à faible revenus à consommer davantage les produits subventionnés et le manque d’approvisionnement  sont  parmi les raisons de ces pénuries.

A l’instar des autres régions du pays, la rareté des produits alimentaires de base se fait sentir de plus en plus dans la wilaya de Tizi Ouzou suscitant des inquiétudes chez les citoyens. Ainsi, ces derniers jours, l’on évoque avec insistance le problème de la rareté de la semoule.

«Il est difficile de trouver un sac de semoule aujourd’hui. La situation n’est pas vraiment facile d’autant plus que les commercants ne sont approvionnés en ce produit qu’une fois par semaine ou parfois plus. Et pour avoir l’espoir de trouver un sac, il faut rester à ne rien faire toute la journée attendant désespérément cette denrée rare. Le prix a atteint 1500 DA le sac de 25 kilos alors que le prix habituel est de 1000 DA», fulmine un père de famille que nous avons interrogé hier au centre ville de Tizi Ouzou. 

«La pénurie laisse toujours place à toute forme de spéculation dont la seule victime est bel et bien le pauvre citoyen qui subit toutes ces situations», a-t-il ajouté.

Les commerçants, les propriétaires des supérettes et supermarchés  expliquent, eux aussi, cette pénurie par l’augmentation des prix du blé à l’importation. 

C’est ce qu’a, d’ailleurs, déclaré à la presse, Samir Djebbar, coordinateur de l’UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens) dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui estime que la hausse des prix de la semoule est liée à «la dévaluation du dinar qui a eu des répercussions sur le marché de ce produit au niveau national.

Ce manque de semoule et d’huile de table n’est pas seulement spécifique à Tizi Ouzou, même les autres wilayas, y compris la capitale, sont touchées par cette pénurie», a-t-il précisé avant d’ajouter que les minoteries ne reçoivent aujourd’hui que 40% seulement de la quantité habituelle. 

Selon M. Djebbar, une grande partie de cette quantité est destinée à la fabrication des pâtes.

C’est pour cela, a-t-il indiqué, que la pénurie est ressentie davantage. Le premier responsable de l’UGCAA de Tizi Ouzou a parlé également d’une forte pression sur le produit en question qui a provoqué une grande polémique au point de susciter des inquiétudes chez les citoyens.

«Aujourd’hui, le produit ne doit pas être stocké», a-t-il exhorté avant d’évoquer, en outre, le problème de la rareté aussi d’huile de table précisant que le commerçants refusent de la ramener car, a-t-il ajouté, «l’Etat exige la facturation à 100%, ce qui n’arrange pas les affaires du commerçant qui doit payer les frais de transport et ses impôts. L’Etat doit revoir le montant de la subvention», a-t-il suggéré.  

Par ailleurs, pour essayer  de comprendre davantage la situation, nous avons fait parler un enseignant-chercheur en économie à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. 

«Je pense que ces perturbations enregistrées dans la distribution de certains produits de consommation de base comme la semoule sont plus liées aux défaillances structurelles du système d’approvisionnement et de distribution», nous a expliqué le docteur Mohammed Achir.

«Cela veut dire que les questions de régulation publique et d’efficacité des services du contrôle sont toujours posées. D’ailleurs, nous ne pouvons pas, à mon avis, parler de pénurie concernant les céréales et ses dérivés si nous tenons compte des déclarations du ministre de l’agriculture qui rassure de la  disponibilité suffisante de ces produits avec un stock de moins de 6 mois.

Certes, la baisse du pouvoir d’achat pousse les ménages à faible revenus à consommer davantage les produits subventionnés comme la semoule et le pain. L’effet spéculatif n’est pas aussi sans impact sur la distribution et crée des paniques dans la chaîne commerciale», a souligné le Dr Achir.

D’autre part, notons que nous avons tenté d’avoir plus d’explications au niveau de la direction du commerce sur la rareté des produits de consommation de base. 

La directrice étant en réunion, aucun autre responsable de cette institution n’a voulu nous donner le moindre détail sur le sujet en question. 

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