Longtemps arrimé sur les grands pôles sanitaires de l’ouest, principalement le CHU d’Oran, voire ceux de Blida et d’Alger, non sans pertes humaines, le secteur sanitaire à Tiaret s’étoffe et ses responsables tentent d’asseoir relativement une certaine autonomie et soustraire ses populations des contraintes liées à l’éloignement en attendant bien sûr l’édification du CHU de Tiaret.
Grande wilaya de plus d’un million d’habitants, Tiaret ne pouvait plus se contenter du seul grand hôpital, l’EPH Youssef Damerdji fonctionnel depuis 1958 pour seulement 240 lits, d’où ces nouvelles infrastructures qui s’offrent.
Saisissant donc l’opportunité des fêtes liées au double anniversaire du 20 août 1955, les autorités locales ont procédé au lancement de plusieurs projets sanitaires alors que dans certaines autres daïras, des projets presque similaires sont en cours de réalisation et d’autres en études.
Au niveau du chef-lieu de wilaya, il a été procédé à la remise de l’ordre de service (ODS) à l’entreprise de réalisation d’un grand pavillon des urgences, doté d’une AP de 126 milliards (coût global estimé) bien que 26 milliards aient été dégagés comme première tranche.
Délai estimé pour son achèvement : dix-huit mois, réduit à 12 sur sollicitation du wali. Réduction des délais dans presque tous les projets par le chef de l‘exécutif qui «voudrait voir imprimer aux projets de réalisation un rythme soutenu». Le seront-ils au détriment de la qualité ? «Pas question de badiner !», rétorque sur site Ali Bouguerra qui dira «vouloir un projet aux normes sanitaires en vigueur».
Selon le directeur des équipements publics qui expliquait le projet, le pavillon des urgences, inscrit depuis 2008, gelé puis dégelé «disposera de trois blocs opératoires, d’une salle de réanimation, de salles de radiologie, d’un bloc d’hospitalisation de 50 places ainsi que de toutes les dépendances y afférentes».
Seule grande appréhension, sa proximité avec l’hôpital, qui voit ainsi certaines de ses dépendances détruites pour être érigées ailleurs. Même s’il fait partie prenante avec l’EPH Youssef Damerdji, dont il relève, l’accès quelque peu excentré, via la RN23, devrait bénéficier de plus d’imagination pour mettre à l’aise des patients ainsi que leurs accompagnateurs.
Là aussi, des garanties ont été fournies par le bureau d’études qui dit «avoir tout pris en charge». D’autres projets, à l’exemple d’un grand service de traumatologie, un centre de désintoxication, d’une annexe de l’institut Pasteur et d’un grand centre pour brûlés, figurent dans la nomenclature des opérations.
Cela intervient dans un contexte sanitaire qui voit se réaliser un centre régional anti-cancer dans sa phase d’achèvement, un hôpital de 120 lits dans la wilaya déléguée de Ksar Chellala et des études portant sur la réalisation d’hôpitaux de 60 à 100 lits à Takhemaret, Ain Dheb et à Ain Kermès.