Climat délétère sur fond d’un malaise relationnel entre élus au niveau de l’assemblée populaire communale du chef-lieu de wilaya de Tiaret. Et pour cause, cette assemblée n’arrive pas à délibérer correctement ni à dégager de la sérénité pour booster la dynamique de développement. Pis encore, ça a dégénéré parfois en marge des deux derniers conclaves qui se sont terminés en queue de poisson.
La goutte qui a fait déborder le vase aura été, disent certains élus, «les propos malveillants débités par deux élus sans que le maire bronche». Situation qui a valu la désapprobation d’une écrasante majorité d’élus qui se sont unis, depuis, en rangs serrés, pour faire cesser le désordre non sans interpeller le président de l’assemblée sur ce qu’ils qualifient de «moralisation de l’acte politique à l’intérieur de cette APC».
Les protestataires étaient 26 sur les 43 élus de 6 formations (El Binaa, El Moustaqbal, FLN, RND, MSP et une faction de la liste indépendante dite le «101» d’où est issu le maire) à avoir saisi le président sur six points qu’ils considèrent préoccupants afin d’en apporter les solutions.
«Application stricte de l’organigramme, instauration de la discipline tant dans l’auguste assemblée que lors des délibérations, préservation des prérogatives du maire, la marginalisation des élus, installation de la commission des marchés dans ses bureaux initiaux et moralisation de l’acte politique entre autres». Lettre signée par 26 élus, qui n’a pas valu de réponse de la part de du maire issu de la liste indépendante dite le 101, elle-même fragilisée par des dissidences et dissensions.
Cela intervient au lendemain d’une rencontre en marge de la clôture de la visite du chef de l’exécutif de wilaya à Tiaret au niveau de la salle des conférences de l’université où il a dressé le «bilan globalement positif» de cette assemblée et à la veille d’une AG devant plancher sur trois importants dossiers inscrits à l’ordre du jour de lundi à savoir : l’approbation du budget supplémentaire de 2023, l’approbation d’une liste de fonctionnaires permanents et contractuels ainsi que les postes de cadres pour 2023, l’approbation de l’approvisionnement des cantines scolaires et divers.
Rencontre précédée par celle qui a valu, mercredi dernier, au groupe des 26, de claquer la porte alors qu’il n’a été comptabilisé que 36 présents lors de l’appel et la tenue, dimanche dernier, d’une rencontre à l’invitation du maire certainement pour désamorcer la crise.
Brouille sous-tendue si l’on se fie à la déclaration d’élus frondeurs «au travail mégalomane de certains super-élus». L’un d’eux étant indexé comme étant le véritable mentor du maire. A l’appui de cette levée de boucliers, les protestataires parlent d’un «travail de sape et en vase clos qui ne suscite ni l’entrain ni la volonté de travailler en équipe». Bien plus, certains élus évoquent «l’intrusion de la baltaguias de triste mémoire jusqu’à la salle de délibérations sur fonds d’insultes et de menaces» pour lesquels ils préconisent «l’installation de caméras de télésurveillance».
Un embrouillamini que relativise le maire Larbi Ouadhahi, contacté avant-hier, qui s’est dit «étonné» car «les propos, si malveillants fussent-ils, ne sont pas ceux du maire» et, s’agissant du travail de la commission des travaux, notre interlocuteur pense que «c’est du ressort exclusif du maire» qui «n’affecte en rien le travail de l’assemblée».
Le président, dans sa réponse, tempère cette colère pour dire qu’ils en sont à 35 délibérations et conclut que «tout va rentrer dans l’ordre». L’on apprendra à la rédaction de cet article par le maire que «le directeur du patrimoine a été limogé de son poste» alors qu’une enquête administrative aurait été initiée par la wilaya. On y reviendra.