Le chef de l’exécutif, lors d’une visite de travail samedi dernier, a clairement signifié sa «désapprobation face aux pratiques bureaucratiques occultes» qui «freinent les activités économiques», selon un investisseur local qui échangeait une discussion franche au niveau de la zone industrielle Zaaroura 2.
Faisant face à de terribles contraintes et louvoiements de la part de quelques administrations, un patron de groupe a lâché à l’adresse du wali : «Ne les laissez pas nous mépriser au nom de la loi !» C’est avec ces propos forts que le patron du groupe industriel GBS s’est adressé au wali, bien qu’il reconnaisse que «certains de ses problèmes furent réglés grâce à ses énergiques interventions». «Nous faisons face à une hogra et qu’ils nous laissent travailler», a ajouté Hadj Aïssa Belhocine.
Cela intervient dans un contexte local marqué par cette volonté des pouvoirs publics de booster l’économie et lever les contraintes face aux opérateurs qu’ils soient publics ou privés. La dynamique semble grincer si l’on se fie aux déclarations des uns et des autres, mais Ali Bouguerra, à travers ses sorties, et déclarations intempestives, semble venir pour les bannir. L’occasion pour le directeur de l’investissement, Saïd Boudjellal, présent sur site, de faire état de «la récupération de pas moins de 56,16 hectares qui englobent 141 lots».
Dans la foulée, ce responsable explique : «L’opération d’assainissement concerne 78 projets d’investissement qui a permis pour l’heure d’annuler 47 décisions par voie judiciaire et 31 autres par voie administrative.» «Globalement, la wilaya dispose dans les trois zones industrielles et dans les zones d’activités de pas moins de 271,32 hectares pour 486 lots». «31 nouveaux projets ont été affectés sur 90 hectares pour 153 lots», a-t-il ajouté. Sur la plateforme dédiée aux potentiels investisseurs, il y a 327,50 hectares pour 292 lots.
La tournée du wali, samedi, tout en permettant la clarification des rôles de chacune des directions et entités concernées par l’acte d’investir, a valu à Ali Bouguerra de lever les équivoques, instruire ses subordonnées de s’inscrire dans la dynamique entrepreneuriale, mais aussi de tancer certains bureaux d’études dont celles publiques «d’accélérer la cadence de certains projets structurants, à l’exemple du rail, qui connaît un considérable retard dans l’achèvement des deux lignes ferroviaires, Relizane-Tiaret et Saïda-Tiaret» et «donner in-situ ordre à certains responsables de tout mettre en œuvre pour qu’il n’ y ait plus de préalables à l’acte d’investir». En marge de cette visite, que n’a-t-on pas entendu dire sur certaines péripéties liées à ce climat environnemental qui ne suscitait pas l’entrain.
Un exemple parmi d’autres illustre la donne. Pour un déclassement d’une petite partie de la voie en intra-muros dans la zone industrielle, il s’est passé des mois pour ne pas dire des années. Il est vrai, il y a la culture bureaucratique, mais de l’autre subsiste des pesanteurs liées à la responsabilité qui continue de régenter la gestion localement.
Certains directeurs n’osent jamais franchir le pas décisif sans document préalablement acquis entre les mains d’où ces réticences voire des retards préjudiciables. «Les faux investisseurs qui lient l’acte à l’accès au foncier et à la spéculation n’ont pas de place», a dû conclure le chef de l’exécutif non sans rappeler la spéculation sur le foncier…