Tiaret : Cap sur la pisciculture intégrée

18/09/2023 mis à jour: 19:04
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La pisciculture a le vent en poupe - Photo : D. R.

La wilaya de Tiaret, plus particulièrement les communes de Sebaine, Serghine et Ksar-Chellala, jette son dévolu sur la pisciculture intégrée. Les opérateurs activant dans ce domaine,  dont l’un d’eux table sur une production annuelle de 50 tonnes de Tilapia, réclament l’aide et l’accompagnement des pouvoirs publics.

Djillali Thameur, directeur régional à la direction de la pêche et des ressources halieutiques de Relizane (qui englobe aussi la wilaya de Tiaret), a été ces derniers jours à Hamadia, plus précisément à la ferme du pionnier de la pisciculture intégrée dans la wilaya de Tiaret, Bedrani Bedrane, où se met en place toute une batterie de logistiques devant déboucher sur «la production de 50 tonnes de Tilapia et une écloserie devant produire jusqu’à un million d’alevins par année».

Au lieudit El Mechti, relevant de la commune de Hamadia, Bedrani Bedrane, agriculteur, s’est presque spécialisé dans cette activité qui avance lentement, voire difficilement, pour différentes raisons, dont celle liée à la rareté de l’eau, souvent de la fourniture en énergie électrique et/ou gazière et à l’accès difficile vers les fermes. Trois grands sites sont pour l’heure dédiés à cette activité.

L’une sur la région de Sebaine, l’autre du côté de Serghine et une troisième sur Ksar Chellala. Un quatrième potentiel investissement du côté de Rahouia a tourné court, car il y manquait un savoir-faire certain. Qu’à cela ne tienne, au niveau de la direction locale, Dr Benamara n’abdique pas et continue à «sensibiliser et accompagner les potentiels investisseurs que ce soit sur autofinancements ou à travers les dispositifs étatiques», dira notre interlocuteur dans son bureau.

Dans la ferme de Bedrani, devenu le lieu indiqué et incontournable pour les apprenants (étudiants et potentiels investisseurs), six bassins en ciment ont été réalisés et 11 autres à géo membrane, dont 5 de dimension géante. Les unes et les autres devant servir pour la reproduction d’alevins et les autres pour l’engraissement à partir du mois de mai vu les contraintes liées au climat.

Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche devrait valoir entre autres, lors de sa prochaine visite, la signature de conventions liant cet investisseur à l’université Abderrahmane Ibn Khaldoun d’un côté et de l’autre d’avec la direction régionale. Bedrani, qui compte développer cette activité, fait néanmoins face à certains aléas qui freinent son élan.

Se rendre à la ferme sur près de 2,5 kilomètres sur un chemin cahoteux et sinueux n’est pas une sinécure et continuer à supporter seul les frais de consommation d’énergie électrique rend la mission difficile, d’où le vœu de Bedrani «de voir les pouvoirs publics l’accompagner en soulageant ses maux qui le hantent».

«Produire jusqu’à 50 tonnes/an de tilapia reste dans les cordes et à un prix raisonnable fixe à savoir 550 DA le kilo si certaines appréhensions citées soient annihilées»,  nous a-t-il expliqué. Cet homme aguerri a déjà démontré ce que l’on pourra faire avec l’eau des bassins qu’il récupère pour irriguer vergers et plantations.

Les bienfaits sont double : produire du poisson d’eau douce et reverser l’eau pour irriguer champs et cultures avec du bio. L’expérience a été tenté avec succès d’où l’intérêt et les regards portés vers cet agriculteur. Sept années sont déjà  passées depuis le lancement des  activités liées à la pisciculture intégrée dans la région depuis 2016. Beaucoup a été fait et beaucoup reste à faire.

Il est peut-être un peu tôt d’en tirer un premier bilan mais la situation que vivent à leur corps défendant les autres potentiels investisseurs dont des jeunes diplômés qui se sont inscrits dans le cadre des dispositifs d’aide étatiques, il est loisible de déduire que la pisciculture intégrée connaît des hauts et des bas. Deux zones restent dédiées à cette culture de poissons en eau douce et subséquemment de l’emploi des eaux ainsi charriées des bassins pour l’irrigation de vergers.

A Serghine, plus au nord de la wilaya, où le périmètre s’étalant sur 8 hectares connaît un engouement certain. Huit personnes, dont deux exploitants, ont déposé des dossiers de financements auprès de l’ANADE. Un troisième jeune opérateur voit son dossier à l’étude pour raisons de solvabilité au niveau de la commission de wilaya. A Sebaine, le périmètre s’étalant sur 2,6 hectares, la demande croît puisque sur les 10 demandeurs, 8 voient leurs dossiers en cours de validation.

Deux autres se sont vu  octroyer leurs arrêtés. Quand on parle  pisciculture à Tiaret, on ne peut faire l’impasse sur ces intéressants travaux de recherches universitaires sur lesquelles deux brillantes filles ont travaillé. Il y a cette thèse de master produite par l’étudiante Benamara Amel, à travers «état et perspective de l’aquaculture à Tiaret» au titre de l’année universitaire 2022/2023  et de l’autre une thèse de doctorat que continue d’élaborer l’étudiante W. Aïssa sur une thématique connexe.     

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