Beaucoup d’habitants de la ville de Tiaret, à des degrés différents, vivent un été 2023 des plus difficiles en matière d’approvisionnements en eau potable.
Et pour cause, si certaines zones continuent de bénéficier de plages horaires et du précieux liquide jusqu’à un jour sur deux, d’autres, à l’exemple des résidents du vieux Tiaret, qui s’alimentent principalement à partir de l’eau puisée de la nappe de la Mina, se sont retrouvés du jour au lendemain basculer dans un sur quatre. Impossible dans ces conditions de voir s’assurer un approvisionnement à même de combler relativement la demande citoyenne en ces temps de canicule.
La situation est intenable et vécue à soncorps défendant par une grande partie de la population de Tiaret, gavée, des années durant, et pratiquement depuis l’aube des années 2000, de promesses de voir l’eau couler en H/24. Une grande désillusion même si beaucoup l’imputent à ce dérèglement climatique et par ricochet au stress hydrique pesant et prononcé.
Cette partie des Hauts-Plateaux de l’Ouest n’a pas été choyée par les pluies providentielles d’antan ce qui a accentué le déficit. D’autres, sceptiques, y voient les conséquences d’une gestion aux antipodes du bon sens et de l’anticipation qui auraient dû amener certains responsables qui se sont succédé dans ce secteur stratégique qu’est la ressource hydrique à la prévoyance et à la rationalité dans l’acte. Que n’a-t-on pas entendu ces vingt dernières années sur des programmes d’urgences et ceux inscrits au moyen et au long terme mais de tout ceci que du vent.
Et pour cause, voir du jour au lendemain un des nombreux champs captant s’amenuiser d’un coup donne à réfléchir à ceux qui se disent attentifs aux destinées de la population. On ne va pas faire ici le procès de quiconque mais la situation est telle que seules deux options restent offertes : Ramener de l’eau de mer dessalée et du coup préserver l’eau du barrage pour l’agriculture et l’irrigation d’appoint pour au moins vingt-deux des quarante-deux communes de la wilaya soit ramener de l’eau via un transfert moyen depuis «Chott Echergui». Même les solutions médianes semblent avoir vécues avec une demande sans cesse croissante. Pour revenir à la seule source de la Mina dont on dit qu’elle a été asséchée par la surexploitation agricole, peu de solutions semblent avoir été privilégiées pour atténuer les souffrances.
On en a évoqué un moment de «la mobilisation de quelques forages de particuliers du côté du champ captant de la Mina dont ceux réalisés sans autorisations préalables» et «d’une improbable amenée depuis Tousnina sur 70 km».
Aucune des deux options n’a été formalisée pour l’heure alors que la demande en eau reste grande. «Il y a une loi, celle des eaux et des textes qu’il faudrait appliquer et faire respecter par tous», dixit Ali Bouguerra Ali en marge d’un point de situation avec le DRH la veille de la fête du 5 juillet. Même dans ce cas de figure il n’est plus aisé de voir ces tracteurs qui peuplent le paysage déverser de l’eau puisque la commande explose. Comme autres solutions palliatives, l’ANBT est sollicitée afin d’autoriser une rallonge à partir du barrage pour la production de l’eau. Jusqu’à il y a quelques mois, celle-ci (la production) tournait avec 148.000 m3/jour. 114.000m3/jour à partir d’eaux souterraines et 34.000 sur le superficiel.
Apparemment, la donne a changé puisque le principal pourvoyeur, le barrage de Bekhadda, assure jusqu’à 80% des besoins. Que dire des communes du nord confronté au manque et à la qualité saumâtre de l’eau et de certaines communes comme Hamadia qui vient de bénéficier d’une opération d’urgence.