Il n’y a pas une discussion dans les cafés, rues, espaces publics ou privés et surtout dans les transports publics où l’on n’évoque pas l’état du réseau routier à Tiaret.
Il va sans dire que l’état de ce réseau, en dépit des réalisations nouvelles ou réhabilitations, reste le plus décrié.
Et pour cause, il suffit d’emprunter en véhicule n’importe quelle artère, venelle ou routes nationales pour se rendre à l’évidence qu’on roule sur des voies en état fortement dégradé.
Chaussées peuplées de cavités, trous béants, revêtement aléatoire etc. La circulation devient franchement difficile si elle n’est pas contraignante et génératrice de beaucoup de désagréments. Que ce soit en ville à l’intérieur du tissu urbain ou sur de longues sections au niveau des routes nationales, de wilaya ou chemins communaux, la situation est cauchemardesque.
On en rit beaucoup mais des fois c’est la colère surtout quand certains, de retour de wilayas voisines, l’on perçoit la différence.
Deux ou trois sections prises au hasard illustrent cet état de «déception» qu’ont les citoyens et usagers de la route : il y a Tiaret-Rahouia sur la RN 23 et Tiaret-Mechraa-Sfa sur le chemin de wilaya N°11.
Il y en a d’autres et il serait fastidieux de les énumérer tous alors que le réseau routier dans la wilaya comprend quelques 3000 kilomètres dont 706 en routes nationales, 700 sur les chemins de wilaya et 1500 pour les chemins communaux ou vicinaux. Emprunter ces voies routières est un supplice tant pour les conducteurs que pour les voyageurs.
Pourtant, les aspirations pour Tiaret-Rahouia portaient sur au moins le dédoublement de cette route qui donne accès à l’autoroute au niveau de Relizane.
A un moment, du temps du wali Bousmaha, l’on avait opté pour sa modernisation mais l’on s’est rendu compte que le salut viendrait plutôt avec la réalisation nouvelle d’une voie exprès sur une variante futuriste pour rallier Relizane via Mechraa-Sfa et voir la capitale du Sersou se désenclaver. Faute de financements et pour cause d’austérité, ce grandiose projet est une fois de plus remis au placard.
La wilaya de Tiaret, en dépit du fait qu’elle se situe à cheval entre sept autres wilayas, ne semble pas rentrer dans les bonnes grâces des décideurs.
Malgré cela, le secteur et son directeur ne restent pas les bras croisés. Hamid Bouazghi qui nous a reçu aimablement dimanche dans son bureau à la rue Thiers reste optimiste en nous faisant part des projets et pour le chef-lieu de wilaya qui s’aère avec certains projets routiers que pour d’autres importantes sections.
Il est vrai que des perspectives nouvelles s’offrent côté sud avec la réalisation de voies nouvelles qu’agrémentent des ouvrages d’art et permettre ainsi le désenclavement total de ce grand ensemble urbain (700 logements) qui a jaillit du côté de Mezguida. Un autre participe du même objectif à la cité des frères Guitoune (cité la CIA et Redoute).
Aujourd’hui, on peut aisément éviter Tiaret et ses longs bouchons à travers les contournements nord et sud mais en dépit de ces nouvelles réalisations, beaucoup reste à faire.
Globalement, le secteur reste concerné par la réhabilitation de 28 kilomètres sur la RN 14, 36 kilomètres sur la RN 40-A et sur 20 kilomètres sur la RN 23. «Les ODS ont été notifiés en plus de la RN 90 sur 40 kilomètres», précise monsieur Bouazghi.
Ce cadre émérite qui a conquis les cœurs des Tiarétis explique que «globalement, il y eut en 2020 l’entretien de 76 kilomètres de routes nationales et 29 km en chemins de wilaya alors que pour 2021, il y eut 71 km pour les CC et 30 km pour les CW».
N’omettons pas de signaler qu’en face du scepticisme de certains de nos concitoyens, Hamid Bouazghi qui impute la dégradation des voies routières à la «surexploitation, au manque d’entretien et surtout l’entame de travaux par diverses entreprises et entités pour les besoins d’autres services tous aussi vitaux pour le développement», assure qu’avec «la rencontre intersectoriel tenu récemment sous les auspices des autorités locales, une feuille de route tracée et un calendrier des travaux établi pour agir pour ne pas refaire les erreurs du passé».