Durant des siècles, la région de Guergour, située à 50 km au nord-ouest de Sétif, a toujours été connue pour ses sources thermales découvertes à l’époque romaine.
D’ailleurs, ce sont ces Romains qui ont été les premiers à exploiter cette richesse naturelle aux grandes vertus pour la santé, où ils avaient construit des thermes qui demeurent le témoin de leur passage dans ce massif montagneux situé entre les Babors et les Hauts-Plateaux.
La région, appelée Adsava par les Romains, située à la sortie des gorges traversées par l’oued Bousellam, à une altitude variant entre 1100 et 1500 mètres, n’est plus à présenter, puisqu’elle est célèbre par la spécificité de sa source naturelle d’eau chaude à 44 °C, connue par son fort taux de radioactivité faisant d’elle la première du genre en Algérie, et la troisième au niveau mondial après au troisième rang mondial après les sources de Brembach en Allemagne et celles de Jachimov en Tchécoslovaquie. Historiquement, une ville romaine avait pris naissance à proximité de ses sources et qui portait le même nom que le Bou Sellam : Sava.
De cette cité subsistent encore les vestiges de thermes construits par les Romains, qui y avaient réalisé des canalisations et aménagé des piscines (canalisations, piscines. Par la suite un mausolée verra le jour. En témoignent plusieurs inscriptions chrétiennes dont une memoria des martyrs Rogatianus Donatus, Garg (ilius). Longtemps, ces vestiges n’ont pas été au centre d’un intérêt particulier pour en faire un lieu de recherches archéologiques.
Il y a quelque temps, un projet de réhabilitation de ce site a vu le jour grâce à l’initiative des responsables du secteur de la culture de la wilaya de Sétif pour en faire une destination touristique, bien que la région de Guergour soit déjà célèbre depuis les années 1970 par son complexe thermal qui attire des milliers de visiteurs venant de toutes les régions de l’Algérie. Selon Hachemi Amer, directeur de la culture de la wilaya, une intervention urgente est nécessaire pour aménager le site et délimiter son périmètre.
Le même responsable a indiqué que plusieurs opérations sont en cours, visant à valoriser et à réhabiliter ces thermes qui ont connu d’importantes dégradations. Le projet devra débuter par une opération de nettoyage en présence des spécialistes en archéologie, sous la supervision de la direction de la culture.
Les rencontres organisées avec les autorités locales et les associations ont conclu à l’importance d’une vaste mobilisation pour nettoyer les lieux avant de réaliser une clôture de protection. Tout en impliquant les chercheurs, et les associations, des visites pédagogiques ont été organisées au profit des étudiants et d’enseignants chercheurs du département d’histoire et d’archéologie de l’université de Sétif. Le but est de faire connaitre la valeur historique et archéologique du site pour œuvrer à sa sauvegarde, surtout qu’il compte des mosaïques reflétant le mode de vie dans cette région durant l’antiquité, avec la collaboration de l’association «Adsava» de la commune de Hammam Guergour, ainsi les services de la Conservation des forêts.
L’opération n’est pas du tout facile, après les sérieuses dégradations qui ont affecté les thermes durant des décennies de négligence, mais aussi en raison de la topographie difficile des lieux. Une fiche technique est en cours d’élaboration par un bureau d’études spécialisé, afin de finaliser un dossier en vue du classement de ce site, ce qui contribuera à le sauver, selon le directeur de la culture.