Les habitants, les artistes et les passionnés du 4e art dans la ville de Skikda ont dû attendre plus de dix pour assister, enfin, à la réouverture solennelle de ce monument culturel de l’antique Russicade. Une longue durée pour réaliser des travaux de réhabilitation, prévus pour quelques années seulement.
Une fermeture qui avait tant pénalisé les artistes et les comédiens, sans toutefois affecter leur volonté de braver les contraintes et les difficultés, de produire et d’animer les scènes, mais pas au sein de cette prestigieuse structure culturelle. Jeudi 21 mars, le théâtre régional de Skikda, qui porte désormais le nom de Sakina Mekkiou, plus connue par Sonia, une grande dame qui a consacré sa vie au 4e art en Algérie durant quatre décennies, et qui avait donné le meilleur d’elle-même lorsqu’elle avait marqué son passage dans ces lieux, avant son décès le 13 mai 2018, a accueilli une pléiade d’artistes et de figures du 4e art. La structure, qui a bénéficié d’une importante opération de réhabilitation, a été rouverte officiellement à l’occasion de la visite à Skikda de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji.
Pour rappel, le théâtre de la ville, dont la construction remonte à l’époque coloniale, a vu le lancement d’un important projet de réhabilitation et de renouvellement des équipements sur une superficie de 1000 m2, qui a concerné la climatisation, le matériel de la scène, le revêtement du sol et des murs, le renouvellement des sièges, des équipements de son, d’éclairage, des écrans, des caméras de surveillance, du hall ainsi que la partie administrative, pour un budget de 533 millions de dinars. Si le théâtre de Skikda était fermé, il n’a pas cessé pour autant de produire des œuvres d’une remarquable qualité et de s’illustrer dans les différentes manifestations culturelles à l’échelle nationale et même à l’étranger décrochant des prix et des distinctions.
La plus récente a été la pièce de théâtre Leflouka, qui a remporté en 2023 trois prix, dont celui de la meilleure représentation théâtrale, aux 9es Journées Vaga du théâtre arabe, tenues dans la ville tunisienne de Beja. Cette pièce, mettant en vedette les comédiens Sabrina Korichi et Seifeddine Bouha, a décroché le grand prix du festival, récompensant la meilleure représentation théâtrale, celui du meilleur texte attribué à Seifeddine Bouha et celui de la meilleure interprétation féminine attribué à Sabrina Korichi. Présentée lors de la soirée de la réouverture officielle, cette comédie noire, qui a fait rire l’assistance, tournait autour du fléau de l’émigration clandestine. Elle avait pris part au festival national du théâtre professionnel, tenu au mois de décembre dernier à Alger.
De nouvelles acquisitions pour la ville
La visite de la ministre de la Culture et des Arts à Skikda, accompagnée par le wali, Houria Meddahi, a été également une occasion pour inspecter et mettre en service de nouvelles acquisitions pour la ville. On notera, entre autres, l’inauguration de la salle de cinéma El Alia d’une capacité de 270 places, ayant bénéficié de travaux de réhabilitation pour un montant de 144,6 millions de dinars, ayant concerné l’aménagement, la climatisation, le revêtement du sol et des murs, le renouvellement des sièges et des équipements. Une ouverture bien saluée par les amoureux du 7e art. La ville a également bénéficié d’une bibliothèque urbaine et d’une bibliothèque principale de lecture publique dotée de tous les espaces nécessaires.
Alors que la décision a été prise pour transformer le centre culturel Ahcene Chebli en musée national d’objets historiques et archéologiques, la visite de la ministre de la Culture a été une occasion pour inspecter le projet de réhabilitation du théâtre romain de la ville, classé monument culturel en 1900, s’étendant sur 4900 m2 et pouvant recevoir jusqu’à 6000 spectateurs, ainsi que l’opération visant à rénover la Palais Meriem Azza, situé sur les hauteurs de la ville de Skikda. Une bâtisse d’une grande valeur architecturale. Un projet de mise en valeur de l’Hôtel de ville a été également proposé avec une assistance technique du ministère de la Culture et un financement sur le budget de la commune, alors que les différentes œuvres d’art qui y sont conservées seront soumises à une expertise.