La nouvelle production théâtrale intitulée Androïna, un titre, faut-il préciser, est composé du mot androïde et Rouina. La Rouina comme nous le savons tous est obtenue à partir de grains de blé légèrement grillés et moulus. Les familles algériennes utilisent cette semoule pour en faire des plats sucrés.
Quand on évoque le mot Rouina, cela nous ramène à dire imbroglio. Revenons à la pièce en question, dont la générale a été présentée récemment au théâtre Gorraf d’Aïn Beida, la mise en scène a été confiée à Dine El Henani Mohamed Djahid, assisté par Anouar Kamli. Le spectacle est entièrement mimé, exception faite de certains cris et hurlements qui émaillent le jeu des acteurs. Souhil Boukhadra s’est vu confier la scénographie, bien réussie selon des connaisseurs, alors que Khomra Abdelaâdhim a composé la musique.
Une pléiade d’artistes a été retenue par le metteur en scène qui leur a distribué les rôles, selon les besoins de la pièce. Comme susmentionné, la pantomime requiert un trésor d’imagination de la part des comédiens, comme Djouani Younes, Ferhat Abdelali et tous les autres. Comment passer un message rien qu’en usant du mime ?
Les acteurs doivent se surpasser pour que le spectateur lambda saisisse «le discours muet», sans qu’il y ait méprise ou quiproquo. Voilà la périlleuse mission confiée aux jeunes comédiens. Et une comédie «silencieuse» doit déclencher nécessairement le rire. Le synopsis ou l’intrigue de la pièce est quand un bébé, qui vagit et hurle, entre en scène. Une pléthore de personnages descend du ciel, dont des clowns qui cherchent à apaiser les pleurs du bébé en lui donnant des jouets puis un biberon.
Mais l’enfant redouble de vociférations et de cris. Rien ne semble plus le calmer, jusqu’au moment où les clowns lui montrent un téléphone portable. Du coup, le bébé retrouve le sourire et se retire pour plonger dans un monde virtuel. Pendant ce temps, les comédiens continuent à impressionner le public avec des scènes burlesques de la vie ordinaire.
Ce qu’il faut souligner surtout, est l’excellent travail du scénographe, qui a déployé tout son génie pour agrémenter la pièce de scènes cinématographiques.
Par ailleurs, un artiste rencontré à la fin du spectacle nous exprime son souhait de faire suivre la pièce d’un débat par le metteur en scène, d’autant qu’une générale est jouée expressément, pour y apporter rectificatifs et retouches avant sa tournée dans les théâtres du pays.