Avec le monodrame Lalona, Hichem Boussahla et Souad Djenati bouclent un triptyque amorcé avec Maya (2012) et Mira (2015) par la troupe indépendante Mosaïque de Sidi Bel Abbès.
Écrit et mis en scène par Hichem Boussahla, le monodrame a été présenté hier au Théâtre régional de Sidi Bel Abbès (TRSBA) devant un public qui a suivi de bout en bout le spectacle.
Sous la direction artistique de Sofiane Mokhtar, Lalona évoque le fol espoir d’une mère de pouvoir revoir un jour son fils (Moussa) disparu en mer. « Lalona est, en fait, l’histoire de toutes ces mères qui ont perdu un fils, un époux, un proche. C’est l’histoire des harraga disparus en mer, des disparus des années 1990, de tous les disparus », explique Hichem.
Pour représenter ce monodrame, une conception de la mise en scène empruntant des formes circulaires a été adoptée par la troupe Mosaïque.
Sur scène, un décor peu encombrant, deux toiles circulaires servent à démultiplier un personnage accroché au même espoir, éclairé par la lumière de la lune et des étoiles. La lune comme repère et élément d’orientation pour les candidats au départ en mer.
Dotée d’une grande agilité de la gestuelle et de l’intonation, Souad se sert de filets de pêche pour assurer la transition d’un personnage à l’autre.
Une remarquable performance artistique, d’autant qu’il est généralement difficile de maintenir la cohérence d’une trame narrative sur scène durant presque une heure.
«Toute la difficulté est d’adapter ce genre de spectacle à un espace qui ne lui est pas forcément dédié. Lalona se destine à être jouée dans une petite salle pour en apprécier toute l’intensité», estime le metteur en scène.
Et d’ajouter : « Il fallait qu’on puisse aller au bout pour raconter l’histoire d’une mère ordinaire vivant le déchirement d’une séparation tout en se donnant des raisons d’espérer le retour de son fils Moussa.»
Une nouvelle fois largement imprégné du talent de la comédienne, ce nouveau spectacle s’impose bel et bien comme une réelle évolution des deux premiers monodrames.
La pièce Lalona a remporté en décembre le premier prix, l’Outarde d’Or, des Sixièmes Journées africaines du monodrame de Laghouat.
La troupe Mosaïque présentera son spectacle le 10 mars prochain au Théâtre d’Oran.