Tensions sur le secteur bancaire : Craintes de nouveaux risques sur l’économie mondiale

25/03/2023 mis à jour: 01:01
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Les inquiétudes et les turbulences sont toujours de mise dans le secteur bancaire après la crise déclenchée par la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) aux Etats-Unis. 

Les principales banques centrales continuent d’ajuster les taux d’intérêt pour juguler l’inflation. C’est, en effet, la principale crainte des banques dans cette tourmente. Le combat contre les poussées inflationnistes est donc lancé face à l’incertitude qui pèse et ce risque de transformation de la crise bancaire à l’économie réelle, aux ménages et aux entreprises. 

Ainsi, après la réserve fédérale américaine (Fed), qui a décidé mercredi dernier de relever modestement son taux d’intérêt à travers une hausse du taux des fonds fédéraux de 25 points de base, soit une fourchette entre 4,75 et 5%, un niveau inégalé depuis 2007, la Banque d’Angleterre (BoE) a elle également remonté son taux directeur jeudi. «Il reste des canaux par lesquels les conditions économiques britanniques pourraient être affectées», notamment en cas «de tensions sur des banques non britanniques», a averti la Banque centrale le 22 mars dernier dans une lettre au Parlement.

La BoE a, quant à elle, resserré son taux, pour la onzième fois consécutive, de 0,25 point de pourcentage. L’objectif n° 1 des banques centrales reste d’atteindre une inflation à 2%, ce qui est encore loin d’être le cas. 

Pour l’heure, la crise économique semble plus inquiéter aux Etats-Unis qu’en Europe. La Fed a laissé entendre que la fin de son cycle de tours de vis monétaires approche. Elle a aussi averti, à l’issue de sa réunion, que les récents déboires des banques étaient «susceptible de peser sur l’activité économique, les embauches et l’inflation», soulignant que «l’ampleur de ces effets est incertaine».
Mais le risque est loin d’être limité aux Etats-Unis. Après le rachat de Credit Suisse par UBS : la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a reconnu le 22 mars que les tensions sur le secteur bancaire engendraient de «nouveaux risques» pour l’économie. 

Ce qui commence à être palpable. Hier, les principales Bourses européennes ont connu de fortes baisses avec le retour des craintes sur la santé financière des banques européennes, qui subissent de lourdes pertes sur les marchés. Le repli des principaux indices s’est accentué depuis l’ouverture : Paris cédait 2,15%, Londres 1,87%, Francfort 2,15%, Milan 2,46% à 10h40 GMT. Le secteur bancaire de l’indice élargi Stoxx Europe 600 chute pour sa part de 4,7%, après une nette augmentation du coût de l’assurance contre le risque de défaut (CDS) de plusieurs banques européennes.

Deutsche Bank est parmi les plus touchées avec une chute de 12,43%. Commerzbank a de son côté perdu 8,99% à Francfort. A Paris, l’action Société Générale cédait 7,46%, la plus forte baisse de l’indice CAC 40, BNP Paribas perdait aussi 6,40%. Barclays perdait 5,94% à Londres et HSBC 4,01%. ING chutait de 4,68% à Amsterdam et Nordea de 8,7% à Copenhague. 

A Zurich, Credit Suisse chute de 7,24% et UBS de 6,79%. D’après l’agence d’informations financières Bloomberg, elles sont visées par une enquête de la justice américaine et soupçonnées d’avoir aidé des oligarques russes à contourner les sanctions occidentales.

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