La veille du ramadan, les responsables locaux se sont montrés rassurants quant à la disponibilité du lait en sachet en affirmant que toutes les mesures ont été prises pour le renforcement des capacités des laiteries de la wilaya par l’augmentation du quota de la poudre.
Ceci étant dit, au-delà du 10e jour du mois sacré, le citoyen peine toujours pour s’offrir un sachet de ce produit fortement prisé en cette période. En effet, chaque jour, des scènes désolantes sont vécues devant les magasins d’alimentation générale où on voit des gens se bousculer et même, parfois, se chamailler pour un litre de lait.
De sa porte, à demi- fermée, le commerçant criait à l’adresse de ses clients : «Je ne peux pas vous satisfaire tous, la quantité qui m’est offerte ne répond pas à votre demande !» «C’est vraiment désolant ce que nous vivons», s’est exclamé un citoyen en ajoutant : «Depuis le début du mois, je n’ai pu ramener un sachet de lait pour mes enfants alors qu’ils sont petits et en ont grandement besoin».
Revenu bredouille de sa chaîne, Ahmed, un retraité, n’a pas manqué d’ironiser : «La population s’est-elle multipliée par 2 ou par 3 pour qu’en ce peu temps, tous les produits de première nécessité disparaissent des étals ?»
Cette situation qui perdure et à laquelle aucune solution n’est avérée jusque-là, efficace a vite abouti à la vente concomitante et le citoyen se voit alors contraint d’acheter malgré lui d’autres produits. «Un sachet de lait subventionné me revient à plus de 100 DA», a déploré un jeune en ajoutant : «Nous ne pouvons supporter cette pression, nous sommes laminés par cette folie des prix qui ne cessent de grimper».
La même situation est vécue par le consommateur pour se procurer une bouteille d’huile. En dépit des déclarations des responsables quant à la forte production de cette matière et sa distribution, elle reste elle aussi introuvable et se vend sous le manteau ou par concomitance.
«Où est la faille ?», s’est demandé un citoyen en notant : «Nous avons beaucoup entendu parler de la multiplication de la production, nous avons même vu ces chaînes de production sur les chaînes télévisées mais où est cette huile ?» «Là aussi, la concomitance porte le prix de la bonbonne de 5 litres à plus de 1200 DA, c’est insupportable», s’est désolé un autre. Même la semoule a emboîté le pas à ces deux produits.
Avec la forte demande imposée par les commerces des confiseries en ce mois, les prix des différents sacs sont aussi portés vers la hausse. Si l’on ajoute la mercuriale, il est alors aisé d’imaginer la situation des faibles revenus pour répondre aux besoins de leurs familles. «Je suis stupéfait», dira un retraité communal quand il a vu le prix de la banane s’élever à 650 DA.