Dans sa guerre contre la spéculation qu’il a lancée depuis son accession au pouvoir, le président Tebboune a décoché quelques flèches en direction de ce qu’il a appelé «les résidus de la Issaba» (bande) qui tenteraient, «toujours, de semer l'anarchie au sein de la société à travers la spéculation délibérée sur les prix».
«Les résidus de la Issaba disposent, aujourd'hui, de fonds colossaux et ont même tenté d’acheter les consciences», a déclaré le président Tebboune dans son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, diffusée samedi soir sur les chaînes de télévision et stations de radio nationales.
Il ajoute : «Je n’exclus pas que certaines personnes sont soutenues par des membres de cette Issaba, qui cherchent à semer l'anarchie et l'instabilité dans le pays, en spéculant sur les prix des produits alimentaires et en portant atteinte au pouvoir d’achat des citoyens». Dans ce cadre, le président de la République a insisté sur l'impératif de «moraliser» la vie publique de la société, ce qui a déjà été fait à travers la révision de toutes les lois et le châtiment de toute personne portant atteinte aux constantes nationales.
Le président de la République a soutenu que l'Etat était devenu «fort» pour «défendre le citoyen et non pour l'opprimer», mettant en garde «quiconque oserait porter atteinte au pouvoir d'achat du citoyen» et rappelant qu’il risque jusqu’à 30 ans de prison.
A ce propos, le président Tebboune s'est dit satisfait des mesures prises pour protéger le pouvoir d'achat des Algériens, lesquelles restent tout de même «insuffisantes», réitérant, par la même occasion, son engagement à ce que l'augmentation des salaires atteigne un taux de «47% à 50% d'ici 2024».
Il a rappelé, à ce propos, les mesures prises depuis 2021 au profit des travailleurs et des personnes à faible revenu, indiquant que l'Algérie avait franchi un pas qualitatif en matière de développement et de préservation du caractère social de l'Etat. Il est à noter que le président algérien n’en est pas à sa première diatribe contre les spéculateurs qu’il considère comme les «ennemis de l’économie nationale», qualifiant d'«injustifiée» la hausse des prix de certains produits alimentaires.
Ces «hausses ne sont pas innocentes. Des intrus sans scrupules qui ne servent que leurs propres intérêts sont exploités par des bandits», disait-il. Tous les ministres se sont mobilisés. «Il est incontestablement établi que ces actes (inscrits dans le cadre de la spéculation illicite) sont devenus des crimes organisés commis par des groupes qui veulent déstabiliser la société et les institutions de l’Etat en alimentant le désespoir chez les citoyens et en frappant directement leur pouvoir d’achat», a en effet déclaré à la télévision algérienne Abderrachid Tabi, ministre de la Justice.
Pour rappel, la loi relative à la lutte contre la spéculation illicite a été publiée au Journal officiel du 29 décembre 2021, prévoyant des peines d'emprisonnement allant de 3 à 30 ans de prison et des amendes financières pouvant atteindre les deux millions de dinars.