Tebboune décrète une Grâce présidentielle : Des mesures d’apaisement en faveur de détenus du hirak

06/07/2022 mis à jour: 01:51
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Photo : D. R.

Avocats, défenseurs des libertés et des droits de l’homme, militants, activistes et proches des détenus du hirak étaient, dans la matinée d’hier, dans l’attente d’informations supplémentaires.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décrété, lundi soir, une grâce au profit de milliers de détenus, dont ceux jugés pour «attroupement», autrement dit les détenus du hirak. Aucun détail n’a été donné concernant ces derniers, notamment pour ce qui est du nombre. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a également recommandé des mesures d’apaisement au profit des jeunes poursuivis pénalement et placés en détention pour avoir commis des actes d’attroupement et des faits connexes», a indiqué le communiqué de la Présidence. Le ministère de la Justice n’a pas apporté plus de clarifications.

Avocats, défenseurs des libertés et des droits de l’homme, militants, activistes et proches de ces détenus étaient donc, dans la matinée d’hier, dans l’attente d’informations supplémentaires.

Des membres des familles s’étaient déplacés devant les prisons en prévision de la libération des leurs. «Pas de nouvelles encore sur la libération des détenus d’opinion», a écrit, dans la mati-née, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH).

L’avocat Abdelghani Badi s’est, quant à lui, demandé si ces «mesures d’apaisement» concernent «toutes les affaires, aussi bien celles relevant de la correctionnelle que de la criminelle», en faisant référence à la formule «actes d’attroupement et des faits connexes», utilisée dans le communiqué.

En début de l’après-midi, la libération d’un détenu de la wilaya de Tlemcen a été annoncée par des activistes. Mais rien par la suite. Les avocats étaient toujours dans l’attente de la moindre information. Il est sans rappeler que le nombre des détenus d’opinion, selon le dernier décompte du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), est de 262.

Le chiffre pourrait être encore plus important, puisqu’il y a des cas qui n’atterrissent pas sur les bureaux des avocats du collectif de défense. Partis politiques, organisations de défense des droits de l’homme et autres n’ont cessé de réclamer la libération de tous les détenus d’opinion. Des grâces ont été décrétées ces deux dernières années, mais elles étaient , à chaque fois, partielles, ne touchant qu’une partie des détenus, alors que les arrestations se poursuivaient. Beaucoup espéraient qu’à l’occasion de ce 60e anniversaire de l’indépendance, ces mesures toucheraient la totalité des détenus d’opinion.

Remise de peine

Par ailleurs, le chef de l’Etat a décrété de mesures de grâce «ordinaire», qui concerneraient, selon le communiqué de la Présidence, 14 914 détenus «condamnés définitivement pour des crimes de droit commun, et poursuivis dans des affaires pour, entre autres, ‘‘recel d’objets volés’’, ‘‘escroquerie’’, ‘‘atteinte aux biens immobiliers’’ et ‘‘utilisation des médias sociaux à des fins subversives’’».

Il est précisé que «les détenus concernés bénéficieront d’une remise de peine de 18 mois, pour les individus âgés de moins de 65 ans, et de 24 mois, pour les personnes âgées de plus de 65 ans», alors que «les individus non détenus bénéficieront également d’une remise de peine de 24 mois».

Dans le même ordre, le Président a également décrété des mesures de grâce «exceptionnelle», qui concernent des «détenus condamnés définitivement à une peine capitale», au nombre de 14, qui bénéficieront d’«une commutation de la peine capitale par la réclusion à temps de 20 ans».

Il y a aussi des «détenus condamnés à la réclusion à perpétuité pour des crimes de droit commun, autres que les meurtres et les homicides», au nombre de 27, qui bénéficieront d’«une commutation de la peine de réclusion à perpétuité par la réclusion à temps de 20 ans».

S’en suit des détenus «atteints de cancer et d’insuffisance rénale, condamnés définitivement», au nombre de 40, qui verront leur peine remise de 24 mois, ainsi que des détenus «condamnés définitivement et admis aux examens du Brevet de l’enseignement moyen, de la formation professionnelle et du baccalauréat», qui bénéficieront aussi d’une remise de 24 mois. 

 

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