Impliquées dans la promotion du tourisme local, les agences de voyages, qui ont proposé cette destination, ont déplacé pas moins de 700 visiteurs jusqu’à vendredi passé.
Le village Aguemoune Nat Aamar, relevant de la commune Taourirt Ighil, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Béjaïa, est devenu, depuis qu’il a décroché son prix du village le plus propre de la wilaya de Béjaïa, une destination touristique pour les citoyens algériens. Il s’est imposé comme un nouveau produit touristique pour les agences de voyages qui tentent de se redéployer après un long passage à vide, provoqué par la pandémie Covid-19. A la veille du vendredi 14 janvier, nous avons enregistré pas moins de 700 réservations de repas, un chiffre, essentiellement communiqués par les agences de voyages», dit fièrement un villageois qui ajoute : «Les visiteurs sont venus d’une vingtaine de wilayas du pays, on a repéré dans le parking des voitures et des bus immatriculés dans les wilayas de Aïn M’lila, Oued Souf, Constantine, sans compter ceux des wilayas limitrophes comme Bordj Bou Arréridj, Sétif, Jijel, Boumerdès, Alger».
En plus de l’apport des agences de voyage et de tourisme, des dizaines de particuliers sont venus avec leurs propres moyens. On peut ajouter à ce monde le flux de visiteurs attirés dans le cadre des excursions scolaires. Le climat convivial et hospitalier dont sont réputés les villageois rassure les invités.
Si certains visiteurs se sont déplacés pour assister à la fête de Yennayer, une occasion de se ressourcer, pour d’autres, c’est juste pour prendre une bouffée d’oxygène et de déstresser.
Quant aux plus éloignés, c’est là une opportunité pour découvrir ces villages kabyles perchés sur les flancs des montagnes. Le circuit proposé aux touristes locaux renferme une virée dans les artères et les dédales de l’ancien village embelli à l’aide de pots de fleurs, de tableaux, de peintures et divers objets traditionnels tout en découvrant les anciennes maisons kabyles.
Ensuite, «on s’arrête au niveau des exposants installés sur la route principale du village, qui vous présentent leurs produits. Ces derniers sont essentiellement des récoltes céréalières cultivées dans leurs champs, l’œuvre des couturières ou artisanes, et objets sculptés ou moulus par des artistes du village», explique notre interlocuteur.
Les organisateurs veillent au respect du label des produits de leur village. Dans la même journée de ce vendredi, les visiteurs ont eu droit à une conférence sur Yennayer, animée par un jeune enseignant de tamazight, Beramtane Ammeur qui a déroulé un cours magistral sur l’histoire de Tamazgha qui nous a fait voyager vers 950 ans av. J.C. , expliquant les mesures pluviométriques sur le fleuve du Nil, la victoire de Shashnaq sur la dynastie pharaonique avant de fonder la 22e dynastie Thénite.
Le soir venu, la journée a été clôturée par un gala artistique et des pièces théâtrales mises en place par de jeunes artistes du village.