Pierre Audin est de retour dans sa ville natale, Alger, et son pays, l’Algérie, depuis le 28 mai. Brillant mathématicien comme ses parents, Pierre est vif d’esprit, pétillant, attendrissant, généreux au possible et taquin aussi, plein d’humour. A Alger, il est heureux comme tout. Il répète à l’envi, avec une touchante «objectivité» : «Alger est la plus belle ville du monde», et nous ne pouvons que le croire. Pierre est venu accompagné d’une belle délégation de l’Association Josette et Maurice Audin (AJMA). Lui et ses camarades mathématiciens, historiens, juristes, documentaristes… resteront en Algérie jusqu’au 6 juin, où ils animeront des rencontres, des conférences, à Alger, Oran et Constantine. Nous avons retrouvé le benjamin des trois enfants de Maurice Audin – et qui n’avait qu’un mois et demi lorsque le chahid Maurice Audin a été enlevé le 11 juin 1957 par les paras de Massu – en marge d’une rencontre citoyenne émouvante, qui a eu lieu ce dimanche à Alger, à quelques encablures de la place Audin. Dans cet entretien, il nous livre ses impressions algéroises, nous parle justement de la «place Audin», revient sur la portée symbolique de ce retour aux sources en cette année du 60e anniversaire de l’indépendance. Il nous parle également de ce que représente pour lui le fait de tenir enfin son passeport algérien, qu’il a obtenu le 14 avril dernier, ainsi que du Prix Maurice Audin de mathématiques attribué par l’AJMA. Pierre Audin s’exprime enfin sur la reconnaissance, par Macron, de la responsabilité de l’Etat français dans l’enlèvement, la torture et l’assassinat de Maurice Audin, et la signification de cette déclaration qu’il qualifie de «très importante» en exhortant les deux Etats à travailler main dans la main pour retrouver le corps de Maurice Audin et faire la lumière sur tous les disparus de la «Guerre d’Algérie».