Si l’on devait résumer ce qu’est le premier Novembre dans notre histoire moderne, on dirait que c’est le point de confluence de toutes les colères contenues depuis 124 ans, de domination coloniale. Sid-Ali Abdelhamid, aujourd’hui disparu depuis le 6 mars 2022, témoin, acteur et animateur dans le Mouvement national dans son courant indépendantiste, a relaté pour El Watan les faits desquels il a été à la fois témoin et acteur, des faits que l’histoire retient comme ayant grandement concouru au déclenchement de la lutte armée.
Pendant que la guerre faisait rage et que les armées européennes et en leur sein des dizaines de milliers de colonisés, dont la majorité des Algériens, dans le secret des casbahs, dans les masures, les gourbis se chuchotait, comme une prière nouvelle loin des oreilles des policiers et gendarmes qui quadrillaient le pays, ce mot aussi doux que le lait maternel : «El Istiqlal». Clé du rêve ancestral. Le mot le plus interdit d’entre tous !
Pour tenter de comprendre plus et mieux ce qui s’est passé en ce premier du mois de novembre 1954, et comment cela est-il arrivé, nous avons interrogé Sid Ali Abdelhamid, un témoin du temps, qui a poussé ses premiers vagissements à l’aube des éruptions des fièvres patriotiques des années 20 et qui, depuis n’a plus quitté le terrain politique national jusqu’à 1955, année où les forces d’occupation l’ont embastillé pour qu’il aille grossir le peuple des prisons colonialistes.