Le procès en appel de l’affaire relative à l’octroi de marchés publics en violation de la réglementation à Boudouaou s’est ouvert hier devant le tribunal criminel près la cour de Boumerdès. Cette affaire tient en haleine l’opinion publique locale depuis plus de quatre ans. Elle révèle l’ampleur de la corruption qui a longtemps gangrené cette localité de plus de 120 000 habitants et dont l’APC issue des dernières élections est bloquée depuis juillet 2022 à cause des désaccords entre élus.
La défense des accusés a majoritairement plaidé l’acquittement. Me Mokrane Aït Larbi s’est offusqué contre le fait «de filmer les aveux des suspects et de les diffuser sur les chaînes de télévision», mais aussi contre le fait que les accusés soient menottés à l’audience. La majorité des avocats a également dénoncé «des condamnations en vrac» et le non-discernement «entre des accusés présents sur les lieux par curiosité et ceux ayant participé aux scènes de violence». Les plaidoiries reprendront aujourd’hui.
Si certains accusés ont exprimé des remords et versé des larmes, beaucoup d’autres ont adopté la stratégie de la négation. Les auditions d’hier ont, certes, apporté quelques détails sur ce crime mais n’ont pas expliqué les circonstances de ce dernier, ni les raisons qui ont motivé la violence avec laquelle il a été commis.