Cher père Noël» : la Poste suédoise reçoit des milliers de lettres adressées au géant à la barbe blanche chaque année, y répond mais également archive depuis plus d’un siècle celles qui sortent de l’ordinaire. Avec des adresses telles que «Laponie», «terre des rennes» ou «igloo du Père Noël», Postnord reçoit chaque année quelque 16 000 lettres adressées au père Noël. Quelques-unes d’entre elles sont sélectionnées et rejoignent les archives du musée de l’entreprise, une collection d’environ 10 000 lettres envoyées du monde entier, la plus ancienne datant des années 1890.
Une lettre de l’épouse d’un officier, une autre d’une mère reprochant à son fils de ne pas lui écrire plus souvent... ces courriers avaient été saisis par la Royal Navy durant la guerre qui a notamment opposé Britanniques et Français entre 1756 et 1763 autour de leurs possessions coloniales. «Je passerais fort bien la nuit à t’écrire (...), ta fidèle femme pour la vie. Bonsoir mon cher ami. Il est minuit. Je pense qu’il est temps de me reposer», écrit par exemple en 1758 Marie Dubosc à son époux Louis Chambrelan, premier-lieutenant de la frégate française Galatée, capturée par les Britanniques. Louis n’a jamais reçu la lettre de son épouse, qui meurt l’année suivante, probablement avant qu’il ne soit libéré.
Aujourd’hui, entre l’Algérie et la France, on ne parle, dans les médias, que de «guerres des mémoires», de «mémoires douloureuses», de «réconciliation des mémoires», d’«apaisement des mémoires», etc.