Lorsqu’elle avait six ans, Saâda Arbane, vivant dans un village isolé, niché entre les wilayas de Tiaret et Djelfa, a vu toute sa famille massacrée par un groupe armé lors de la décennie noire qui défigura l’Algérie dans les années 1990. Seule rescapée de ce carnage, elle a survécu à des blessures effroyables, une tentative d’égorgement, et a perdu sa voix à jamais. Une épreuve inimaginable qu’elle a portée sur ses épaules pendant près de 25 ans, en silence et dans la douleur.
Parti favori dès le départ, malgré les trois autres auteurs candidats, Gaël Faye, Hélène Gaudy et Sandrine Collette, cette distinction lui a été décernée sans conteste par les dix membres composant le jury, réunis au restaurant Drouant à Paris.