Tabi s’exprimant sur les dangers de la prolifération de la drogue : «La lutte contre le fléau exige une coopération internationale»

29/06/2024 mis à jour: 08:49
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Tabi met en avant les risques liés à la prolifération de la consommation de la drogue - Photo : D. R.

La prolifération de ce phénomène au sein de la société, notamment chez les jeunes, consume «les ressources des Etats» et peut «hypothéquer l’élan de développement national», met en garde le ministre de la Justice, Abderrachid Tabi.

L’Algérie mène une guerre sans merci contre le phénomène de la drogue. Un fléau qui met en danger non seulement l’ordre public, mais porte aussi atteinte à la santé  publique et menace  la stabilité sociale.

La prolifération de ce phénomène au sein de la société, notamment chez les jeunes, consume «les ressources des Etats» et peut «hypothéquer l’élan  de développement national», d’où la nécessité, selon le ministre de la justice, Abderrachid Tabi,  de l’éradiquer  par la prévention, la répression et l’élimination de ses causes.

A l’entame des travaux d’une journée d’étude  organisée ce jeudi au Cercle national de l’armée  (CNA) à Beni Messous  sur les amendements apportés à la loi relative à la prévention contre la consommation des drogues et de substances psychotropes, le garde des Sceaux a soutenu que le système juridique, sécuritaire et judiciaire a été renforcé afin de fournir les mécanismes nécessaires à la lutte contre le narcotrafic et la neutralisation des réseaux transfrontaliers et, dans le même temps réduire la proportion de la toxicomanie.

A ce titre le garde des Sceaux a énuméré les différentes lois adoptées par l’Algérie depuis les années 1990 pour lutter contre  la drogue : «le cadre juridique a été renforcé par l’adoption  de la loi de 1990. Un processus qui a permis l’intégration  de nouvelles mesures relatives aux stupéfiants et de lutter contre ce fléau de manière efficace.

En 2004, une loi spécifique, la loi n° 04-18 ayant trait à la  prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de drogues et de substances psychotropes, a été approuvée pour renforcer la prévention et la lutte contre ce phénomène. De plus, la loi n° 05-12 du 20 juin 2005, a été promulguée pour compléter le dispositif légal existant et améliorer la répression des actes liés au trafic de drogues et aux substances psychotropes».

Ainsi, le ministre a relevé que la drogue constituait désormais l’un «des problèmes les plus complexes» rencontrés par la communauté internationale, affirmant que la lutte contre ce fléau exigeait la conjugaison des efforts à l’échelle internationale, mettant en avant la corrélation entre le trafic de drogue et les autres formes de criminalité  organisée  transfrontalière, notamment le terrorisme.

Lien entre la drogue et le terrorisme

A ce sujet, le ministre dit s’appuyer, sur les données recueillies périodiquement et régulièrement. «Grâce à des efforts constants et une coopération conjointe et intégrée face à ses dimensions internationales, notamment en ce qui concerne les technologies modernes et les moyens de communication associés, ainsi que le partage d’informations et les méthodes de travail, nous avons constaté l’émergence de liens entre le trafic de drogue et le crime organisé.

Ces activités criminelles sont devenues l’une des principales sources de financement des organisations terroristes dans le monde», a-t-il soutenu précisant que l’Algérie a toujours été pionnière  dans la ratification des convocations relatives à la lutte contre la drogue, comme elle  a adhéré  «à tous les efforts  de la communauté internationale et s’est engagée depuis des décennies à faire face à ce fléau à travers des opérations interdisciplinaires et multiformes».

Il cite la loi de 2023 qui a inclus des dispositions supplémentaires concernant «l’entraide et la coopération judiciaires internationales». «Elle a également adapté les dispositions aux normes internationales» en matière de surveillance et de contrôle judiciaire, permettant ainsi aux autorités compétentes de délivrer des autorisations pour surveiller le mouvement des drogues ou des substances psychotropes, qu’il s’agisse de leur sortie, de leur transit ou de leur entrée sur le territoire algérien, afin de détecter les infractions.

Le garde  des Sceaux a, par ailleurs, salué le rôle important de l’ANP, des corps de sécurité, des services des Douanes et des organes compétents, qui mènent, a-t-il dit, des «opérations qualitatives et professionnelles dans la lutte contre les barons de la drogue et les narcotrafiquants.»

Les tentatives d’inonder notre pays de psychotropes et de cannabis, notamment via la frontière ouest, révèlent «une opération orchestrée visant à nuire à la santé physique et psychique des forces vives de la nation que sont les jeunes», a-t-il averti, jugeant impératif de «recourir aux instances onusiennes et aux organisations internationales pour les alerter sur la passivité de certaines parties face à ces narcotrafiquants».

Les cinq centres de désintoxication  demeurent insuffisants

Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a insisté, lors de son intervention, sur l’importance de l’accompagnement et de la prise en charge des toxicomanes, en mobilisant tous les moyens et les ressources nécessaires.

Toutefois, Saihi estime que les cinq centres de désintoxication existants demeurent insuffisants  pour la prise en charge du nombre croissant de consommateurs de drogues.

Il a, à cet effet, annoncé la signature d’un accord avec le ministère de la Justice pour  la réalisation prochaine  de nouveaux centres de référence  pour le traitement des toxicomanes dans plusieurs wilayas.

 

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