Abderrachid Tabi, ministre de la Justice, garde des Sceaux, a affirmé – dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du ministère de la Justice, Rekkaz Mohamed, lors d’un colloque international sur «L’intelligence artificielle, la numérisation, la protection des données pour le développement économique, le rôle des barreaux avocats pour la sécurité juridique» – la nécessité d’associer les avocats à la réalisation de la sécurité juridique et judiciaire pour drainer l’investissement et faire de l’Algérie une véritable destination en la matière.
Un événement organisé par l’Ordre des avocats d’Alger en collaboration avec la Fédération des barreaux d’Europe. Le ministre a mis en évidence le rôle important des avocats qui «contribuent efficacement au développement économique et s’adaptent aux mutations économiques à travers l’accompagnement des entreprises et l’encadrement de leurs activités sur le plan juridique».
«La profession d’avocat, qui œuvre à la protection et à la préservation des droits de la défense et au respect du principe de la primauté du droit, est l’un des piliers sur lesquels repose le processus de réforme du système judiciaire visant la réalisation d’un bond qualitatif dans le Service public judiciaire, étant un fondement à même de consacrer l’Etat de droit», a-t-il mis en évidence.
L’évolution rapide de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les domaines judiciaires, à l’instar de la justice pénale, «suscite désormais des préoccupations chez de nombreux juristes, au regard de son impact sur les droits de l’homme et la primauté du droit, d’où l’impératif d’une gouvernance de l’intelligence artificielle par les acteurs juridiques», a-t-il poursuivi.
Dans ce cadre, il a appelé les avocats à «renforcer la coopération internationale et l’échange d’expériences pour se mettre au diapason des évolutions survenues dans le domaine numérique, et ce, dans le cadre du respect total des droits et libertés fondamentaux, notamment le droit à la vie privée et à la protection des données personnelles».
Beaucoup se demandent si l’IA constitue une menace ou une occasion favorable pour la profession d’avocat et qu’elle serait sa place dans le monde du droit. Ce colloque veut inciter les participants à bénéficier de ses bienfaits tout en prévenant ses éventuelles dérives.
Ce colloque constitue ainsi une occasion unique de réunir des experts, des praticiens, des chercheurs et des décideurs pour échanger des idées, partager des bonnes pratiques et élaborer des recommandations en vue de promouvoir un développement économique durable et éthique, dans le respect des valeurs fondamentales de la société.
Mohamed Baghdadi, bâtonnier de l’Ordre des avocats d’Alger, a exhorté dans ce contexte les robes noires à l’impératif de s’adapter aux développements numériques qui ne sont plus un choix mais une nécessité «pour faire face à l’impact imposé par la transition digitale au métier, notamment en ce qui concerne l’utilisation de l’IA».