Surf sur la vague

11/01/2022 mis à jour: 14:36
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Les autorités sanitaires et les praticiens du secteur multiplient les appels à la vigilance à l’endroit de la population, en l’exhortant à un respect rigoureux des gestes barrières de protection contre la pandémie de Covid-19. L’intrusion en Algérie du nouveau variant Omicron inquiète par son degré élevé de contagiosité et de propagation rapide reconnu par les experts.

L’œil rivé sur le bilan épidémiologique quotidien, les Algériens retiennent leur souffle tout en appréhendant le pic des contaminations qui devrait intervenir, selon les prévisions des spécialistes, à la fin du mois courant. En attendant le ressac de la 4e vague, les chiffres des contaminations sont repartis à la hausse depuis quelques jours, dépassant la barre des 400 cas, selon les statistiques fournies par le ministère de la Santé, lesquelles ne prennent en compte que les sujets admis dans les structures hospitalières et ayant fait l’objet de tests de dépistage confirmés positifs par l’Institut Pasteur.

Tout le reste : les personnes symptomatiques ou asymptomatiques ayant choisi de se traiter en dehors des structures sanitaires par le recours à l’automédication, échappe aux bilans. Insouciance, irresponsabilité, absence de civisme et de culture sanitaire, acte de défiance vis-à-vis de l’autorité politique : tout a été dit sur le comportement des citoyens bravant les consignes de respect des gestes barrières de protection contre la pandémie : port de masque, distanciation physique, lavage des mains….

Même l’annonce de l’imminence d’un pic de contamination, comme c’est le cas pour cette quatrième vague qui frappe à nos portes ne pourra rien contre les fausses certitudes et les habitudes acquises. Lesquelles tiennent, à la fois, au manque de lucidité face au danger, et à cette tentation culturelle et mystique de s’en remettre à la fatalité pour exorciser peurs et angoisses.

Les échos qui parviennent de l’étranger, avec des niveaux de contaminations par centaines de milliers par jour, comparé aux chiffres plus resserrés enregistrés chez nous, procurent une espèce de sentiment d’invulnérabilité, d’immunité auto-suggérée dans l’inconscient collectif des Algériens qui ne prennent pas la mesure du risque de leur incivisme face à la pandémie.

Cependant, si la responsabilité et l’adhésion consciente du citoyen est pleine et entière dans la lutte contre ce défi sanitaire qui a ébranlé la planète, cela ne saurait servir d’alibi aux pouvoirs publics pour justifier ou masquer les dysfonctionnements constatés sur le terrain, comme ce fut le cas avec la crise de la pénurie d’oxygène lors de la 2e vague.

C’est à la puissance publique qu’incombe la responsabilité première du relâchement dans l’observation des mesures de protection sanitaire, notamment en ce qui concerne l’exception qu’est devenu le port du masque, en dépit des rappels récurrents de son caractère obligatoire à la faveur de chaque reconduction des périodes de confinement par décret exécutif.

Sous d’autres latitudes, si la loi est respectée, c’est aussi parce qu’elle est rigoureusement appliquée ; la traque aux contrevenants dans les lieux publics, les transports, est impitoyable.

Le grand mal de l’Algérie réside dans le fait que les lois sont faites pour être rangées dans les archives et pour être détournées et violées en toute impunité. Rendu obligatoire dans les lieux publics et lors des voyages à l’étranger, le pass sanitaire, qui a fait ses preuves ailleurs pour booster la campagne de vaccination, sera de nul effet chez nous, une partie de surf sur la vague annoncée, sans la restauration de l’autorité de l’Etat.

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