Quatre membres d’une même famille française sont morts, jeudi dernier, à Montreux (Suisse) en chutant de leur balcon, au 7e étage d’un immeuble, selon des médias suisses et français.
Le père, Eric David, 40 ans, son épouse, Nasrine Feraoun, 41 ans, la sœur jumelle de cette dernière, Narjisse Feraoun, deux petites-filles du romancier algérien Mouloud Feraoun, ainsi que les deux enfants du couple, une fillette de 8 ans et Allan, l’unique survivant après une chute de 25 mètres, a rapporté, hier, l’hebdomadaire français Le Journal du Dimanche.
L’origine et les circonstances de cette tragédie restent floues. Selon la police, deux gendarmes s’étaient rendus sur place, vers 6h15, pour un problème de scolarisation de l’adolescent qui faisait l’école à domicile.
«Après s’être annoncés, les gendarmes n’ont alors plus entendu de bruit dans l’appartement. Ne pouvant entrer en contact avec les éventuels occupants, ils ont quitté les lieux. Dans l’intervalle, un témoin a appelé la police pour signaler que des personnes étaient tombées depuis le balcon d’un appartement», a indiqué la police cantonale vaudoise dans un communiqué.
Une enquête a été ouverte après ce drame familial, mais pour l’instant, la présence d’une autre personne dans l’appartement au moment des faits a pu être exclue. «En l’état, les enquêteurs n’excluent aucune piste. On sait qu’on a affaire à une famille qui était plutôt renfermée, qui avait peu de contacts avec l’extérieur mais on ne peut pas en dire plus», a indiqué Jean Christophe Sauterel, porte-parole de la police du canton de Vaud.
Cette famille résidait en Suisse «depuis plusieurs années», a-t-il dit, en ajoutant qu’elle «n’était pas du tout connue ni de la justice ni des services de police en dehors de cette procédure en lien avec la scolarisation».
Le décès des membres de cette famille, «décrits comme ‘‘discrets’’, ‘‘isolés’’ voire ‘‘franchement bizarres’’, selon les voisins cités par les journaux suisses, est une énigme. Si l’hypothèse d’un probable suicide collectif ne fait guère de doute, reste à en comprendre la raison», écrit le Journal du Dimanche.
Pour sa part, le journal suisse Le Temps a souligné que trois des cinq pièces étaient entièrement remplies de nourriture et de médicaments, la famille vivant dans les deux pièces restantes. «Dérive sectaire ou survivaliste ?», s’interroge l’hebdomadaire français. Selon la Tribune de Genève, les deux petites-filles de Mouloud Feraoun étaient toutes deux médecins.
La mère, dentiste, avait exercé dans le nord-ouest de Paris. Sa sœur, ophtalmologue, formée à Paris et à Nancy, est ancienne cheffe de clinique universitaire aux Hôpitaux universitaires de Genève.
Selon des témoignages recueillis par le journal, le père travaillait à la maison, «visiblement dans le commerce».