Peut-on dire que la wilaya d’Annaba ne sera pas marquée par une crise d’eau potable durant cet été ? L’on est tenté de répondre par l’affirmative si l’on se fie aux déclarations des autorités locales, en marge de la session de l’APW, tenue la semaine dernière au siège de la wilaya.
A commencer par les déclarations du wali d’Annaba qui, face aux élus locaux, toutes obédiences confondues, a estimé : «En hiver, l’alimentation en eau potable a connu une perturbation à cause de la faible pluviométrie. Pour faire face à cette carence en eau, la wilaya a été alimentée à partir des wilayas limitrophes, dont El Tarf, Skikda et Guelma. Bien qu’elles soient tardives, les pluies marquées même par des chutes de grêle durant les dernières semaines ont fait grimper le taux de remplissage des barrages.»
Pour étayer son optimisme, le chef de l’exécutif a avancé des chiffres rassurants. «Les dernières pluies ont augmenté le taux de remplissage des barrages. Pour constituer des réserves en eau, plusieurs projets sont en cours notamment 12 forages, actuellement en fin de réalisation et dont les travaux ont atteint un taux de 90%. A cela, il faut ajouter plus de 170 réservoirs d’une capacité totale de 238 000 m3 et 4 réservoirs totalisant 10 000 m3. Situés à Sidi Achour, ces derniers sont entrés en service récemment. Aussi, pas moins de 63 stations de pompage et deux stations de traitement d’eau potable situées à Chaïba et Meksa dans la wilaya d’El Tarf», a-t-il révélé.
Des chiffres corroborés par les élus membres de la commission de l’hydraulique, de l’agriculture, de la pêche et du tourisme qui a présenté son rapport sur le secteur des ressources hydrauliques, l’alimentation en eau potable et l’assainissement. Avec plus de détails, le président de cette commission affirme : «Suite aux dernières pluies, le niveau du barrage de Bougous a atteint 81 % dont la capacité totale de stockage est de 60,5 millions de mètres cubes.
Actuellement, il affiche exactement 49 millions de mètres cubes. Le deuxième barrage, Meksa en l’occurrence, est à 87.5 % de remplissage. Sur les 30 millions m3 qu’il peut contenir, il est actuellement à 24 millions m3. Malheureusement, deux fuites menacent toujours ces réserves en eau potable.
Estimées à 15 000 m3/jour, ces fuites sont localisées sur la conduite principale du barrage de Meksa. Rappelons que les deux barrages sus mentionnés alimentent la station de Meksa d’une capacité de traitement de 4,8 millions de mètres cubes par mois. Annaba bénéficie actuellement du tiers de la quantité d’eau traitée par la station de Meksa. Le reste est destiné à la wilaya d’El Tarf. Quant au barrage de Chaffia, son niveau actuel affiche à peine 13,73% pour une capacité totale de stockage de 155,31 millions de mètres cubes».
Dans son intervention, Djamila Briki, la directrice des ressources en eau de la wilaya d’Annaba a, également, rassuré l’assistance en abordant le projet de la station de dessalement, en cours de réalisation. «Le projet de réalisation de la station de dessalement d’eau de mer au niveau de la localité de Draouch, dans la commune de Berrihane (wilaya d’El Tarf) avance à grands pas. Mis en exploitation, il aura une capacité de traitement de 300 000 m3/jour.
La distribution de l’eau potable dans la wilaya d’Annaba connaîtra une amélioration satisfaisante. La wilaya bénéficiera de la part du lion à raison de 160 000 m3 par jour dont 81 000 m3 par jour pour Chaiba, 35 000 m3 pour la nouvelle ville Mostefa Benaouda (ex-Draâ Erriche) et 33 000 m3 pour la commune de Berrahal», a-t-elle précisé.
Pour conclure, la même responsable a affirmé que: «Si les réserves sont maintenues, la distribution de l’eau potable passera, cet été, à un rythme d’un jour sur deux, sinon on maintiendra la cadence d’un jour sur trois». Notons que cette session a vu l’adoption des différents budgets de wilaya.
Un budget complémentaire de 147 millions de dinars a été adopté pour l’exercice 2023 par les élus. Le budget complémentaire a été scindé entre la gestion d’un montant de 809 millions de dinars et l’équipement de 667 millions de dinars.