Le nouvel ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet a indiqué qu’il était porteur d’un «message personnel» du président Emmanuel Macron à son homologue algérien, tout en gardant confidentielle la teneur de ce message.
Le nouvel ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, ayant remis mercredi dernier ses lettres de créance au président Abdelmadjid Tebboune, a évoqué une relation «d’une exceptionnelle densité» entre l’Algérie et la France. «La France et l’Algérie sont ensemble et ceci parce que la géographie et l’histoire le commandent et que l’avenir nous impose aussi de travailler entre Français et Algériens», a-t-il déclaré à sa sortie d’audience avec le président Tebboune. Il a loué «la densité des relations humaines et l’interdépendance des sociétés des deux pays», faisant observer que «tant de choses relient les deux pays».
Stéphane Romatet a indiqué qu’il était porteur d’un «message personnel» du président Emmanuel Macron à son homologue algérien, tout en gardant confidentielle la teneur de ce message. Dans son allocution, l’ambassadeur a recommandé «d’engager un dialogue confiant entre les deux pays sur tous les grands défis qui affectent l’environnement dans lequel nous évoluons», soulignant «la nécessité de créer cette relation de proximité entre nos deux pays, bâtir un agenda commun et profiter de la présence de l’Algérie au Conseil de sécurité (de l’ONU, ndlr) pour intensifier notre dialogue sur les grandes questions politiques». Il se montre ainsi confiant, indiquant qu’il entame sa mission en Algérie par «un agenda positif», se disant «très enthousiasmé» par sa mission dans un pays «si chaleureux, accueillant et proche de la France».
Succédant à François Gouyette, le nouvel ambassadeur de France en Algérie était directeur du centre de crises au Quai d’Orsay. De 2017 à 2021, il a été ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de la République d’Egypte. Il a également été conseiller diplomatique d’Emmanuel Valls, alors Premier ministre. Il est important de noter que les relations entre l’Algérie et la France ont connu des hauts et des bas au cours des dernières années.
Une crise majeure a éclaté en octobre 2021 après des commentaires d’Emmanuel Macron selon lesquels l’Algérie, «après son indépendance, s’est construite sur une rente mémorielle» entretenue par «le système politico-militaire». Des efforts ont été faits pour améliorer les relations, culminant dans une déclaration commune lors de la visite du président Macron à Alger en août 2022.
Cependant, une nouvelle tension est survenue en février 2023 liée à l’affaire de la militante Amira Bouraoui, qui avait bénéficié de la protection du consulat français à Tunis en tant que ressortissante franco-algérienne, réussissant ainsi à gagner le sol français. Après le rappel de son ambassadeur en France pour protester contre ce qu’Alger considère comme une «exfiltration», un entretien téléphonique entre MM. Tebboune et Macron a «levé les ambiguïtés» – selon les termes d’un communiqué de la présidence algérienne. Toutefois, la visite de Abdelmadjid Tebboune à Paris, prévue initialement en mai puis reportée à la mi-juin 2023, a été différée sine die.
Celle-ci dépend à présent «du programme» proposé par l’Elysée, a déclaré le président algérien, estimant, dans un entretien télévisé, qu’une visite d’Etat «n’est pas une visite touristique». Il est indéniable que la mission qui attend le nouvel ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, paraît complexe, semblable à une traversée délicate d’un terrain miné.