Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, affirme avoir décidé de saisir le président de la République sur la question et lui demander que soient accélérées les procédures administratives au niveau du secrétariat général du gouvernement pour permettre la promulgation des décrets en question.
Les projets de statuts et de régimes indemnitaires des corps médical et paramédical se trouvent actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement. C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, lors de l’inauguration de nouveaux services et unités au centre hospitalo-universitaire de Beni Messous, à Alger.
Le statut particulier des travailleurs du secteur de la santé fait l’objet, en ce moment, selon le ministre, «de certaines corrections», notamment dans «leur traduction en langue arabe, afin d’éviter toute ambiguïté et contradiction». Affirmant que les textes de loi sont finalisés et seront publiés incessamment, M. Saïhi a souligné que «pour la première fois, nous avons un texte de loi qui valorisera les médecins, les infirmières et le personnel de la santé». Toutefois, la réaction du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) à cette annonce ne s’est pas fait attendre.
Son président, Lyes Merabet, affirme avoir décidé de saisir le président de la République sur la question et lui demander que soient accélérées les procédures administratives au niveau du secrétariat général du gouvernement pour permettre la promulgation des décrets. «Nous avons annoncé, en tant que syndicat, que la promulgation des décrets des statuts particuliers des praticiens médicaux généralistes ainsi que le régime indemnitaire aura lieu durant la première semaine du mois courant.
Ce ne fut pas le cas», déplore-t-il. Merabet considère qu’il y a un retard considérable pour la promulgation des décrets, depuis la validation le 7 mai dernier des projets en Conseil des ministres. En plus de la saisine du chef de l’Etat, son syndicat a posé le problème au niveau du ministère de tutelle. Un écrit a été envoyé à cet effet au ministre de la Santé.
«Il est important pour nous, en tant que partenaire social, d’avoir toutes les informations nécessaires concernant ce dossier, notamment les détails et les délais de la mise en application des nouveaux statuts particuliers et du régime indemnitaire de manière officielle à travers des réunions de la commission mixte centrale SNPSP-ministère», insiste Merabet, y compris, dit-il, par rapport à «l’assainissement de la situation financière induite par le rappel rétroactif inhérent à l’application de ces statuts à partir de janvier 2024».
Il s’agit là, explique le président du syndicat, d’un engagement du président de la République envers le secteur et les professionnels de la santé qu’il est important de respecter «dans sa forme et dans les délais annoncés».
Le SNPSP saisit le président de la République
L’autre dossier aussi important pour le syndicat porte sur la prise en charge «des reliquats en instance depuis le mois d’août 2022 pour la prime Covid-19 et qui n’ont pas été versés à ce jour».
Par ailleurs, et à la question de savoir si le syndicat a eu vent du contenu du statut, Merabet répond qu’il en a une idée «vague» et «générale». «Justement c’est entre autres la raison pour laquelle nous avons saisi le ministre de la Santé. Nous lui avons demandé officiellement des détails sur la mouture du projet qui a été adopté en Conseil des ministres le 7 mai dernier. Malheureusement, cette réunion n’a pas été programmée à ce jour», regrette Merabet.
De son côté, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), qui ignore également tout du contenu de la copie en instance de publication, attend de voir «la traduction concrète des orientations» du président de la République. «Nous découvrions le contenu de ces nouveaux textes dans le Journal officiel, nous espérons seulement que les réserves et propositions formulées par le syndicat soient prises en compte, mais aussi et surtout à travers la prise en charge des dossiers en souffrance auprès du ministère de la Santé.
Un passif que la tutelle a complètement occulté», s’inquiète le Dr Iddir Mohamed, premier responsable de l’organisation syndicale. Ce dernier énumère les revendications en suspens ; il s’agit, entre autres, de la mise en conformité de la prime d’intéressement avec les trois grades de praticiens spécialistes, la généralisation de la prime dite du service civil à tous les praticiens spécialistes exerçant dans les zones concernées sans limite de durée, il est également question de mettre fin à l’imposition discriminatoire des primes dites transversales (intéressement, contagion, etc.), ainsi que la mise en place de la commission consultative des praticiens spécialistes de la santé publique sachant, rappelle le syndicat, que les établissements publics hospitaliers représentent la majorité des structures hospitalières à travers le pays et appellent des mesures structurantes qui passent par le renforcement des équipes hospitalières de santé publique.