Statut particulier, réforme des examens et gestion des œuvres sociales : Mohamed Seghir Saâdaoui, quelles vont être ses priorités ?

27/11/2024 mis à jour: 12:04
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Mohamed Seghir Saâdaoui (à droite), nouveau ministre de l’Education, en compagnie de l’ancien ministre Abdelhakim Belaabed

Statut particulier des travailleurs de l’éducation en attente, ainsi que son régime indemnitaire, la réforme des examens nationaux promise, la gestion de la Commission nationale des œuvres sociales et la nouvelle législation pour les écoles privées. Mohamed Seghir Saâdaoui, ministre de l’Education nationale, aura la lourde mission de gérer ces dossiers. 

La tâche se complique surtout que quatre des syndicats de l’éducation se sont mis d’accord pour se lancer dans une grève nationale. Motif : ils contestent le refus du ministère de l’education de les associer à l’enrichissement du statut particulier des travailleurs du secteur. Ils exigent en effet qu’une copie du projet présenté au Conseil des ministres leur soit remise pour le discuter et le corriger. Un statut qui doit, en principe, selon l’engagement du président Teboune, être mis en œuvre avant la fin de l’année 2024. Un débrayage pour ramener le nouveau ministre à la table du dialogue. 

Mohamed Seghir Saâdaoui, auparavant conseiller du président de la République chargé de l’Education, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle et de la Culture, avait donné le ton et la couleur lors de la cérémonie officielle de passation de pouvoirs avec son prédécesseur, Abdelhakim Belaabed. C’est un ministre qui opterait pour un dialogue avec tous les partenaires de manière à lever tous les obstacles, avait-il dit, qui peuvent exister dans ce secteur. Il s’engage «à être à l’écoute».

 Les travailleurs de l’éducation, tous corps confondus, ont assuré deux années scolaires stables en dépit de l’attente d’un statut promis à maintes reprises. Le projet était en effet attendu en février 2024, mais renvoyé à une date ultérieure. Il s’agissait, rappelons-le, d’un deuxième rapport après celui de décembre 2023, lorsqu’il a été aussi présenté en Conseil des ministres. Un statut très attendu qui répondra, selon le ministre prédécesseur de Saâdaoui, «aux préoccupations des travailleurs du secteur afin d’accorder à l’enseignant la place qui lui sied».
 

La réforme des examens 

Vient ensuite le dossier «chaud» des œuvres sociales du secteur, dont 1,2 million bénéficiers recensés en trois ans. On ne connaît pas encore le sort de la Commission nationale des œuvres sociales des travailleurs de l’éducation (Cnoste), dont le mandat est arrivé à terme à la fin du mois de juillet dernier. Que deviendra la gestion des œuvres sociales ? La décision appartient évidemment au ministre, même si certains spécialistes, comme Kamal Nouari, consultant en éducation, proposent d’opter pour le prolongement du mandat actuel jusqu’à la clôture de l’exercice financier 2024. 

Le nouveau ministre aura aussi la responsabilité de mettre en application le nouveau texte, en principe «prêt», selon Abdelhakim Belaabed, qui régit les conditions et procédures d’agrément, de fonctionnement et de contrôle des établissements d’éducation et d’enseignement privés. 

Un texte, pas encore rendu public, qui rappelle encore une fois «la nécessité que les programmes de ces écoles soient conformes au programme national». Le président Tebboune avait donné des orientations en octobre dernier de travailler «selon les contrats de performance pour évaluer précisément la valeur ajoutée de ces écoles et le niveau de réussite, avec un contrôle périodique continu, mais aussi d’encourager l’investissement dans ce domaine à travers les écoles spécialisées, notamment en sciences exactes». 

Il serait aussi question de revoir les conditions d’octroi des autorisations, notamment en ce qui concerne «la souveraineté nationale». Le nouveau ministre, qui se met déjà au travail pour l’organisation du championnat national scolaire des sports collectifs à partir de janvier 2025, est chargé aussi de continuer les évaluations, locales entamées, puis régionales et nationale, et ce, pour établir une version actualisée de 2025 du système d’information pour le secteur, et ce, dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique en Algérie 2025-2030. 


Autre attente : la révision des systèmes des évaluations nationales, soit une réforme du BEM comme priorité, puis le baccalauréat en deuxième phase. Une réflexion était justement entamée dans ce sens, mais le ministre partant n’avait pas précisé les échéanciers ni les grandes lignes. De tous ces dossiers attendus, quelles seront les priorités du ministre de l’Éducation nationale ?
 

 

Les tests oraux de recrutement programmés pour le 7 décembre 

Les épreuves orales pour les examens et concours de recrutement dans le secteur de l’éducation, dont les tests écrits ont eu lieu le 9 novembre dernier, sont prévues pour le 7 décembre prochain, a annoncé le ministre de l’Education nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui. Présidant hier une réunion par visioconférence avec les directeurs de l’éducation, le directeur de l’ Office national des examens et concours (Onec) et des responsables centraux au ministère, il a insisté sur la nécessité de respecter les calendriers mis en place dans toutes les opérations pédagogiques en cours. Il s’agit d’abord, selon le ministre, du tableau des compositions du premier trimestre, prévues à partir de dimanche prochain. Aucun établissement n’a l’autorisation de modifier le planning en question. De même pour les étapes des inscriptions des candidats au brevet de l’enseignement moyen (BEM) et au baccalauréat, qui doivent être rigoureusement respectées. L’autre orientation du ministre porte sur l’importance de suivre et de contrôler le système de chauffage des établissements scolaires de manière «à mettre à l’aise nos élèves durant la saison hivernale». Il est d’ailleurs question de verser dans les temps les aides destinées aux écoles et de clôturer l’exercice financier dans les délais, précise aussi Mohamed Seghir Saâdaoui. Et de procéder aux inscriptions des nouveaux élèves de la première année primaire pour l’exercice 2025-2026 uniquement en ligne. 

 

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