Standard & Poor’s : «La guerre au Moyen-Orient aggrave les risques géopolitiques mondiaux»

25/10/2023 mis à jour: 00:22
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Photo : D. R.

La société de notation Standard & Poor’s (S&P) a indiqué dans un nouveau rapport que la guerre au Moyen-Orient aggravait les risques géopolitiques mondiaux. «L’éclatement de la guerre exerce une pression à la hausse supplémentaire sur notre évaluation globale du risque géopolitique, que nous considérons déjà comme élevé… Cela aggrave la tension sur les relations internationales provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine et les relations tendues entre la Chine et les Etats-Unis», indique S&P dans son analyse des risques.

Tout en soutenant l’hypothèse selon laquelle «le conflit sera circonscrit entre Israël et Ghaza», la société de notation des risques financiers souligne que les risques d’escalade, impliquant l’ouverture d’un second front avec l’engagement militaire total du groupe libanais Hezbollah au Liban, restent importants même s’il est peu probable que l’Iran s’implique directement. La société américaine considère que ce qui est en train de se dérouler actuellement en Palestine «façonnera inévitablement les relations dans la région pour de nombreuses années à venir».

S&P, qui s’attend à des répercussions à court et long termes, précise que l’un des principaux risques à prévoir sur le plan économique serait «la possibilité d’un choc d’approvisionnement en énergie, qui pourrait soutenir l’inflation et peser sur l’activité économique».

Ce risque énergétique se manifesterait si l’Iran serait tenté d’empêcher le transit par le détroit d’Ormuz des 30% du pétrole mondial et du cinquième approvisionnement mondial en GNL en provenance du Qatar.

«Même en l’absence d’un choc énergétique important, la sensibilité évidente des prix de l’énergie aux événements récents montre que certaines pressions inflationnistes pourraient persister pendant l’hiver au niveau de l’hémisphère nord, en particulier si les perturbations de l’approvisionnement en gaz naturel vers l’Europe se généralisent», souligne le rapport de S&P.

Et de noter que «pour l’instant, l’impact économique et l’impact sur le crédit sont largement limités à Israël, à Ghaza, à l’Egypte et à la Jordanie, même si les récents développements représentent une menace réelle pour la stabilité dans l’ensemble du Moyen-Orient et viennent s’ajouter aux préoccupations géopolitiques déjà accrues à l’échelle mondiale».

En termes de baromètres financiers, les valeurs refuges, telles que le dollar américain et l’or, sont en progression. Le prix du Brent est supérieur de 7% de son niveau de clôture du 6 octobre. «Les prix du pétrole restent néanmoins volatils et nous pensons que les pressions à la hausse se maintiendront tant que les tensions au Moyen-Orient persisteront et que le risque de voir l’Iran s’impliquer plus directement dans le conflit subsistera.»

Le prix du gaz naturel a un impact plus important, note la même analyse. «La fermeture de la plate-forme offshore Tamar, imposée par le gouvernement israélien a en partie contribué à la hausse de près de 30% du mécanisme de transfert de titres TTF, qui sont revenus aux niveaux de mars/avril 2023, soit environ 49 euros par mégawattheure». Notons que les exportations égyptiennes de gaz naturel vers l’Europe sont modestes, ce qui réduit pour le moment l’impact de cette fermeture sur le marché.

Les analystes de S&P estiment que le conflit en présence a par contre un effet direct sur la confiance des entreprises et des consommateurs dans le monde. Le conflit exerce davantage de frein sur la confiance et «brouille les cartes pour les Banques centrales des économies avancées dans leur lutte contre l’inflation».

Le secteur du tourisme sera également impacté car la crainte des attentats va s’étendre à différentes régions du monde. «Le secteur du tourisme égyptien pourrait en souffrir compte tenu de la proximité avec Ghaza», relèvent les mêmes analystes. 

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