Dans une lettre à destination des responsables locaux, l’association «El Yousr» des insuffisants rénaux de la ville de Sougueur alerte sur «la difficile situation des malades qui poursuivent leurs séances de dialyse au niveau de l’hôpital Mimouni Tahar de Sougueur».
Cette alerte a été lancée par le président de cette association, Mourad Benmesbah, après avoir «eu vent de la visite d’une délégation de la commission santé de l’APW le 3 mars dernier mais laquelle mission n’a pas daigné nous écouter», dira le président de l’association «El Yousr», lui-même malade.
Sur la page de cette auguste assemblée de wilaya, la réponse fut cinglante face aux résultats de cette commission de la santé, hygiène et environnement qui a été «rendre une visite de courtoisie au directeur et s’enquérir de l’état de plusieurs services de cet EPH comme le pavillon des dialysés, les urgences, la chirurgie générale, la cuisine, le magasin, la bâche d’eau et la pharmacie» et de «constater la disponibilité des médicaments, de l’eau, de l’hygiène et la prise en charge des malades» non sans «remercier le directeur de l’établissement pour l’accueil et la disponibilité et idem pour quelques chefs de services».
De là on déduit qu’entre les déclarations du président de l’association «El Yousr» et la commission il n’y a un énorme décalage. Les préoccupations de cette association restent présentes quand il est fait état de : «l’indisponibilité de l’hormone de croissance et le fer pour les enfants dialysés, l’absence de dialyse pédiatrique, risque de rupture de consommables» selon une lettre du 26 septembre 2021 adressée au directeur de l’EPH Mimouni Tahar de Sougueur.
Deux mois après cette requête, l’association évoque «la nécessité d’engager la maintenance sur la chaufferie centrale, d’isoler le service infectieux de celle des dialysés» entre autres. Pour Mohamed Boukhors, président de la fédération nationale des insuffisants rénaux, il est temps d’agir pour «adapter la réglementation, codifier les protocoles de traitements (hémodialyse adulte et pédiatrique) au niveau des centres (étatiques et privés), dialyse péritonéale (à domicile) et transplantation rénale, mettre l’accent sur le suivi des malades en hémodialyse, en dialyse péritonéale et pour ceux greffés».
D’autres problèmes sérieux se posent en filigrane comme la panne des générateurs (EPH Mahdia), surcharge des générateurs et diminution du temps de dialyse, recours abusif à l’emploi de poches de sang condamnant le malade à l’hémodialyse à vie, transfert abusif d’enfants vers d’autres structures.
De son côté, Mokhtar Mokrane, DSPRH que nous avons sollicité se dit : «attentif aux doléances du mouvement associatif et de son rôle dans la défense des intérêts des malades» et d’ajouter qu’«il serait souhaitable de communiquer pour lever toutes les ambiguïtés à l’heure ou nos perspectives restent prometteuses pour le secteur».
Pour ce qui est des dialysés de Sougueur, il «promet une prise en charge effective de certains problèmes objectifs soulevés tant par l’association El Yousr que par d’autres, présentes sur le terrain».
Le DSPRH qui revient sur «l’ouverture d’une deuxième clinique privée à Tiaret venue renforcer les capacités actuelles qui sont de l’ordre de 107 générateurs pour près de 300 malades» évoque «le projet de réalisation d’un centre d’hémodialyse à Ain Dheb plus au sud de la wilaya et d’un autre en cours d’études à Takhemaret».
Jusqu’à présent, seules les localités de Tiaret, Chellala, Mahdia, Frenda et Sougueur sont pourvues de centres, services et établissement dédiés à la néphrologie. Dans la ville de Sougueur, se sont près d’une centaine de malades dont ceux des localités voisines qui continuent de se relayer sur les 12 machines. Les dialysés ont donc un besoin pressant pour qu’on vole à leur détresse.